Chapitre 2 – La démocratie
Introduction : Quelques constats sur la démocratie :
• La démocratie n’est pas l’objet d’une théorie → pas vraiment de théoricien qui décrit la
démocratie, mais il y a des ouvrages qui lui donne un sens.
• parler de « la » démocratie → forme d’abus de langage, parce rien de commun entre
une démocratie grecque antique, celle des USA du XIX e siècle, France ?…
→ Le mot démocratie ne suffit pas lui-même, puisqu’il est souvent associé d’un
qualificatif : démocratie libérale, d’opinion, etc. = révèlent une fragilité de la démocratie, et
donc son instrumentalisation possible.
• On a un sentiment partagé que la démocratie est insuffisante dans notre société,
notamment aux regards des complexités et des incertitudes de celle-ci.
Mais elle est malgré tout recherchée par un grand nombre d’États, puisqu’elle paraît
équilibrée, raisonnable et laissant une autonomie aux citoyens. C’est surtout l’idée
d’égalité qui fait rêver, représentant un idéal de société à atteindre.
• Le terme de démocratie renvoi à un rapport de force entre une majorité et une minorité.
Mais ce rapport de force s’inscrit dans un contexte s’étendant de plus en plus : celui du
relativisme, résumèable avec « à chacun sa vérité ».
•En démocratie, toutes les idées se valent (équivalence des valeurs), et on mesure
d’autant plus la difficulté de dégager des solutions qui relèveraient de la certitude, avec un
caractère définitif. Observons maintenant les régimes politiques ayant proposé de la
certitude et du définitif : régimes totalitaristes = totalitarisme n’admet pas le pluralisme
politique.
à Mais dans la démocratie on a du pluralisme, d’ailleurs. Ces premiers constats sur la
démocratie faisaient dire à Churchill (1874 – 1965) « La démocratie est le pire des
régimes, à l’exception de tous les autres déjà essayé par le passé ».
I] – L’avènement de la démocratie
A) – La démocratie antique, une démocratie fondée sur une triple exclusion
• C’est la même que celle des grecs : l’exclusion des femmes, des esclaves et des
étrangers.
a) La méfiance des premiers philosophes à l’égard des opinions
• On doit dire que pour ces premiers philosophes, comme Platon (-428 – -347) et Socrate
(V ème siècle avant J-C), il y a une première crainte quant à la démocratie : celui de
confier le pouvoir aux ignorants .« La démocratie, c’est le régime des ignorants. » Les
premiers philosophes préfèrent que l’art de gouverner soit confié à ceux qui savent, qui
sont dans l’exercice permanent de la connaissance, c’est-à-dire les philosophes eux-
mêmes → Double incitation chez Platon (Roi et philosophe).
b) Le tirage au sort comme marqueur de la démocratie athénienne
• La démocratie athénienne se voit caractérisée par trois concepts qui la définissent :
- L’isonomia = l’égalité devant la loi
- L’isogoria = l’égalité dans l’accès à la parole
- Le kleros = tirage au sort → ils le considéraient comme plus démocratique que l’élection,
• Les grecs ne voulaient même pas que la démocratie devienne une profession
•Ce qui caractérise la démocratie grecque, c’est justement l’alternance gouvernant
- gouvernés.
, •Le principe de l’organisation grecque repose sur :des cercles de représentations de plus
en plus restreints à mesure qu’on monte : c’est le tirage au sort qui s’exerce sur les
différentes institutions et assemblées jusqu’au président qui change tous les jours.
on a une succession typique :
- l’ecclésia (ils sont 30 000) / l’assemblée grecque,
- la boulée
- ect….
c) Les enseignements relatifs à l’organisation démocratique athénienne
• La politique n’est pas confiée à des professionnels car il y a des enjeux derrière.
= si on se faisait élire, on pouvait perdre ce qu’on produisait, par exemple en tant
qu’agriculteur → On bénéficiait d’une indemnité dans ce cas.
•Le tirage au sort pose à son tour le principe de l’égalité des compétences des citoyens.
•Enfin, le tirage au sort va dépassionner les questions politiques, c’est-à-dire qu’il n’y a pas
moyen de mener campagne ou d’être engagé à fond alors qu’on est tiré au sort.
•Il y a du tirage au sort dans notre droit actuel : jurés des cours d’assises sont tirés au sort.
B) – Les États-Unis et la naissance de la démocratie moderne
a) La démocratie victorieuse d’une première approche
• On peut retenir que, après la Révolution française , l’idée de démocratie a été perçue
comme quasiment dangereuse en outre-Atlantique, mais aussi arbitraire et violent
• Pourtant, au XIXè siècle aux États-Unis et le succès économique de grandes familles
et/ou de clan est apparue une nouvelle aristocratie → caractérisée comme une oligarchie,
ou « le pouvoir des puissants ». C’est en réaction à cette oligarchie qu’ Harrison va se
présenter pour la première fois en 1840
c’est à cette date qu’apparaît cette éternelle opposition entre démocrate et républicain.
• Le 1er amendement considère véritablement la liberté d’expression de l’individu. Et cette
liberté d’expression s’étend dans la possibilité de discuter publiquement de toutes les
matières ayant un caractère public.
On voit alors se développer une culture de l’intervention politique aux États-Unis, et celle-
ci rejoint au nom du premier amendant à considérer véritablement la liberté d’expression.
Dans le cadre de ses études de droit, Tocqueville observe le système pénitencier anglais,
puis leur société en elle-même, totalement différente de la société française.
Il va ainsi se lancer dans une étude quasi-sociologique de la société américaine, et
essayer d’en tirer des comparaisons avec la société française :
• Ses comparaisons visent à opposer ce qu’il voit (à savoir la démocratie américaine) à ce
qu’il sait de la démocratie française, et notamment en décrivant la vieille société française
féodale→ Son analyse va très vite tourner autour de la notion d’égalité, et va remarquer
une chose : les américains sont fascinés par l’égalité. Tocqueville va pouvoir donner une
définition de la démocratie par rapport à ce qu’il voit en Amérique. « La démocratie, c’est
l’égalisation des conditions [de vie]. » → processus d’égalisation mènera à une
égalisation des conditions de vie, et moyennisation des conditions de vie = la classe
moyenne.
→ différence de positionnement entre les États-Unis et la France niveau intellectuel :
- France : existe une académie. = veut dire c’est qu’il y a un esprit dit « supérieur », ou l’on
reconnaît des personnes comme des « sommités », avec des esprits « supérieurs ».