Notes de cours
CM Problèmes économiques et sociaux
- Établissement
- Bretagne Occidentale (UBO)
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Problèmes économiques et sociaux - Europe et développement durablePatrick Le Roux
Partiel: Questions de connaissances
Il n’existe que trois positions politiques universelles:
- Ne pas vouloir faire de dépenses publiques (et donc pas beaucoup d’impôts),
- Vouloir tous les services sans efforts (vouloir des choses sans faire les efforts pour
les voir: décadence, position répandue). Kahlman travaille sur la psychologie
économique et fait des expériences (cerveau lièvre et tortue). Ceux qui ne veulent
pas faire d’efforts veulent les services, il faut qu’un autre individu fasse le travail à sa
place.
-
Une première ligne de la croissance économique (vient de l’idée de progrès, pour l'économie
du XVIIIe siècle). Une deuxième ligne selon laquelle la pollution est trop élevée, on cherche
à savoir comment moins polluer. Ces deux lignes de force s’opposent. Dans le Nord de la
France, si on veut protéger la biodiversité, il ne faut pas trop récurer les cours d’eau mais le
résultat en est que l’eau a moins de place et inonde les habitations. Il faut trouver le bon
équilibre.
Les formes d’organisation:
- Les entreprises produisent, la finalité étant de gagner de l’argent, le profit. Les
entreprises produisent biens et services.
- Les associations défendent les intérêts de leurs membres.
- Les administrations dont la finalité est l’intérêt général et collectif.
Ces trois définitions montrent que la finalité et les moyens pour atteindre cette finalité sont
différents: est ce que une entreprise privée peut avoir pour finalité la défense d’un intérêt
général? Les entreprises privées sont dites bien gérées, l’administration mal gérée en raison
des lourdeurs bureaucratiques. La réalité des choses: ni le privé, ni le public est mieux que
l’autre, cela dépend.
Le déficit de l’Etat s’élève à 173% (5% du PIB au lieu de 3). Le Ministre de l’Economie dit
qu’il faut faire des efforts, mais c’est une idéologie selon laquelle il faut faire attention aux
dépenses. En regardant double, il faut aussi regarder les recettes: d’un côté, Le Maire dit
que le déficit est trop important quand de l’autre Attal déclare une baisse des impôts.
L'idéologie étant que le public coûte cher.
On peut faire autrement: l’Etat peut avoir différentes sources de ressources (impôts,
emprunts mais aussi par les entreprises et le patrimoine qu’il gère). Or, le patrimoine de
l’Etat a été vendu: FDJ, autoroutes. Si l’Etat avait gardé son patrimoine, il aurait des recettes
qui serviraient à financer le service public ou la dette. Certaines communes sont riches car
elles exploitent leur domaine public: stationnement payant, camping, amendes… Cet argent
sert à financer les services publics.
Les solutions existent toujours, il faut regarder selon le cadre de pensée. La seule solution
du cadre de pensée français actuel: réduire les dépenses.
Chapitre Introductif - Le modèle économique dominant et sa critique
Section I - Les fondamentaux économiques
L’économie est la production de biens et de services pour répondre aux besoins avec deux
problématiques fondamentales: produire (des biens et des services) et partager. Il existe des
,facteurs (moyens de production), l’économie est fondée sur deux facteurs: le travail (force
physique et intellectuelle permettant de transformer l’environnement) et le capital (machines
et outils qui permettent aussi de transformer l’environnement). Les ressources naturelles ne
sont pas prises en compte partout, et c’est une limite à la pensée économique, elles sont
vues comme gratuites et abondantes alors qu’elles ne le sont pas. Le courant de pensée
des physiocrates explique que ce qui est le plus important est la terre et l’agriculture.
Un principe de réflexion économique, l’homo economicus soit l’Homme économique. C’est
l’Homme rationnel, calculateur qui cherche à maximiser sa satisfaction compte tenu de ses
contraintes (de budget, de temps…). Il est égoïste et n’a pas de considération éthique. Il est
la référence à la construction des théories économiques et surtout microéconomiques.
Un principe de capitalisme qui possède trois piliers: la propriété privée (désir des êtres
humains de posséder, de s’approprier les choses), le profit (ce qui motive, idée de progrès)
et la concurrence. Ces trois éléments permettent de mettre une société dans une marche de
progrès, cela se fait depuis 200 ans.
Quelques principes de l’économie:
- Premier principe: l’économie c’est faire des choix (soit le beurre, soit le canon:
manger ou faire la guerre), la difficulté de choisir c’est la renonciation. Certains
parlent d’un coût de renoncement, un coût d’opportunité.
- Second principe: les externalités, elles apparaissent lorsque l'activité d’un agent a un
impact positif ou négatif sur les autres agents ou sur la collectivité sans avoir à en
payer le prix. Les externalités négatives sont les pollutions. Les externalités positives
sont la vaccination des autres lorsqu’un individu ne veut pas se faire vacciner.
- Troisième principe: le raisonnement marginal, outil de l’économie libérale
néoclassique apparu vers 1870 qui consiste à comparer le coût et le bénéfice d’une
unité supplémentaire d’activité. Le gain et le bénéfice d’une heure payée en plus,
mais quelque chose de prévu et pas besoin d'argent; finalement, cela me coûte.
Inverse pour un autre salarié qui n’a pas de soirée et besoin d’argent. La même
chose peut être un bénéfice et un coût.
Il existe une controverse économique, l’économie est-elle une science autonome et
indépendante ou est-elle une science sociale? Les partisans de la science autonome sont
dominants en termes d’influence politique et ils fondent leur raisonnement sur l’homo
economicus, sur un individualisme méthodologique. Ils construisent l’économie comme si
l’être humain n’était qu’un homo economicus dans tous les domaines de la vie. Gary Becker
déclare qu’un couple est un bilan (passif, actif, avantages, coûts). Les êtres humains sont
ainsi prévisibles. Jean Tirole influence. La deuxième école considère que l’économie est une
science humaine comme l’histoire, la philosophie ou la psychologie; parmi d’autres. Ces
auteurs considèrent qu’on ne peut pas comprendre une situation économique sans faire
référence aux autres sciences (politique, psychologie…). Ce sont notamment Thomas
Piketty. Les premiers utilisent des équations mathématiques tandis que les autres font des
études historiques, psychologiques…
Section II - Crise et remise en cause des conceptions économiques
Les certitudes existent jusqu’en 2008, la crise économique remet tout en cause. Le
réchauffement climatique et les crises financières remettent en cause les certitudes
économiques des années 1980.
I. Le modèle économique dominant
A. Libéralisme et capitalisme
Le modèle dominant est un modèle libéral, capitaliste à économie de marché. Le libéral est
en faveur des libertés individuelles (la possession, l’entreprendre, le consommer). Un
, économiste indien, Sen, explique que le développement d’un pays correspond à son niveau
de liberté individuelle. Le rôle du pays est d’aider chacun à développer ses capabilités, soit
devenir celui qu’un individu pense pouvoir être. La liberté s’accompagne de la responsabilité
et d’un minimum d’éthique. Chacun peut faire ce qu'il veut à condition que cela fonctionne.
La responsabilité: il faut savoir (1) et il faut pouvoir agir (2). Cela exclut beaucoup de cas de
responsabilité. L’éthique est une appréciation du bien et du mal, elle fonde la confiance dans
une société. La confiance c’est pouvoir exposer une fragilité sans que les autres n’en
abusent. La confiance est l’inverse de l’homo economicus. Pourtant, les sociétés qui
réussissent sont des sociétés où la confiance est grande.
Le capitalisme correspond à l’accumulation des richesses, soit des biens et des services. En
France, le stock de richesses est estimé à 14.000 milliards d’euros.
L’économie de marché correspond à la libre rencontre entre l’offre (le producteur) et la
demande (le consommateur, l’utilisateur). Le marché est un moyen de coordination de la
production et de la consommation.
On distingue trois types de capitalisme: le capitalisme financier ou actionnarial (anglo saxon,
les décisions sont prises en fonction de l’intérêt des actionnaires, propriétaires de
l’entreprises), le capitalisme européen (décisions prises en tenant compte des parties
prenantes, pas seulement les actionnaires mais aussi les voisins, les consommateurs, les
syndicats, il prend en compte l’économie, l’environnement et le social) et le capitalisme
étatique (Chine, Russie, Moyen-Orient: l’Etat dirige et les entreprises sont obligées de
travailler dans l’intérêt défini par l’Etat).
B. Le consensus par Washington de Williamson en 1989
Il fait une synthèse de ce qu’est l’économie capitaliste des années 1980. Tout le monde est
d’accord avec celle-ci.
Le capitalisme est triomphant, l’URSS et le mur de Berlin chutent. Fukuyama écrit un livre
nommé “la fin de l’histoire”. Le contexte est également un échec des politiques de relance
keynésienne réalisées par les Etats à la fin des années 1970. La conséquence sont des
déficits publics, du chômage et de l’inflation. Cela remet en cause la crédibilité des Etats. Au
niveau des mentalités, une remise en cause de cette crédibilité. A la place, on met en place
des idées néolibérales qui se présentent comme une solution à la défaillance des Etats.
Toute une pensée en profite pour pouvoir affaiblir l’Etat au profit des pouvoirs privés, et ainsi
fabriquer des millionnaires et milliardaires. Reagan arrive au pouvoir des Etats- Unis et
Thatcher au Royaume-Uni.
Le consensus de Washington comporte 10 éléments sur lesquels tout le monde est d’accord
jusqu’à la crise financière de 2008:
- La discipline budgétaire (dont la source théorique est l’ordo libéralisme allemand
des années 1930: réduction des dépenses publiques, privatisation des entreprises;
ce sont des politiques récessives, qui amènent la récession conduisant à une mise
sous pression de la population, à une faible croissance). La discipline budgétaire
dont la source théorique est l’ordolibéralisme allemand des années 30. L’allemagne a
subi une forte inflation dans les années 30 qui a terrorisé les allemands et donc ils
sont vigilants à une monnaie forte pour limiter l’inflation. Les principes de la discipline
budgétaire sont la réduction des dépenses publiques, la privatisation des entreprises.
Le problème de ces politiques c’est qu’elles sont récessives, elles conduisent à une
faible croissance et à une mise sous pression de la population.
- Une réorientation des dépenses publiques avec pour objectif plus
d’investissements et moins de dépenses de fonctionnement. C’est une politique
d’offre qui consiste à privilégier les investissements productifs. Au niveau européen,
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