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Résumé de 'Mémoire individuelle, mémoire collective, mémoire nationale' par Siedl

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Résumé, explication et conclusion, et idées principales du texte 'Mémoire individuelle, mémoire collective, mémoire nationale' par Siedl.

Aperçu 2 sur 10  pages

  • 14 juin 2024
  • 10
  • 2023/2024
  • Resume
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MÉMOIRE INDIVIDUELLE, MÉMOIRE COLLECTIVE, MÉMOIRE NATIONALE
Alfredo Siedl (2020)


Résumé :
INTRODUCTION

La mémoire humaine a été à l'origine des premiers textes écrits qui nous sont parvenus de divers endroits, tels que les chants de
l'Iliade ou de l'Odyssée, la Genèse biblique et le Popol Vuh. Ces textes sont des compilations de traditions orales des peuples
anciens. Depuis le Ve siècle av. J.-C., la mémoire fait l'objet d'une réflexion philosophique. Dans le Phèdre de Platon, Socrate raconte
une allégorie sur la relation entre l'écriture et la mémoire, où Teut tente de convaincre le roi Tamus de la valeur de l'écriture pour
renforcer la mémoire collective des Égyptiens, tandis que Tamus s'inquiète de l'oubli qu'elle pourrait causer dans les âmes en
s'appuyant sur des caractères écrits pour préserver les souvenirs.

Ce travail sur les souvenirs décrit dans sa première partie diverses écoles et approches des aspects sociaux des mémoires. Les
difficultés de la psychologie à considérer la mémoire comme une pratique sociale sont abordées, en privilégiant l'analyse de la
mémoire individuelle. L'influence du sociologue Maurice Halbwachs dans l'étude de la mémoire communautaire se distingue,
proposant une typologie qui englobe les mémoires individuelles, actives, pathologiques, collectives ou sociales, nationales et
historiques.

La deuxième partie explore comment différents types de mémoire ont été établis à différents moments historiques et pratiques
sociales, suggérant que les formes d'organisation sociale et les changements technologiques dans la préservation des mots, des
images et des signes ont façonné ces types de mémoire et ces formes d'individuation.

La troisième partie aborde les problèmes découlant de l'usage politique de la mémoire, tels que le rôle de l'État dans
l'instrumentalisation politique de la mémoire et de l'oubli, les réécritures de la mémoire nationale, la manipulation, le
négationnisme et l'idéologisation de l'histoire. La consommation culturelle, les images, les artefacts mémoriels et le cinéma sont
également examinés dans ce contexte.



PREMIÈRE PARTIE

AXES DE RECHERCHE INITIAUX

La mémoire individuelle est un sujet d'intérêt scientifique en psychologie depuis le XIXe siècle, car elle était accessible aux études
expérimentales de l'époque. Initialement, il était considéré comme un processus psychique supérieur lié à l'apprentissage et à
l'intelligence. Frederick Bartlett, un psychologue anglais, est passé de la mémorisation des nombres à la visualisation des dessins
militaires dans les années 1930, observant que les sujets se souvenaient de l'opinion associée aux images plutôt que des détails
objectifs. Bartlett a élargi le champ d'action en considérant la mémoire comme une activité affective et significative, liée à la
narration du sujet.

Maurice Halbwachs, sociologue français, a postulé que la mémoire individuelle est influencée par des cadres de référence
collectifs, reconstruisant le passé par la sélection et l'interprétation. Lev Vygotsky et d'autres soutenaient une théorie socio-
historique selon laquelle la culture détermine les processus psychiques supérieurs. Vygotsky a comparé phylogénétiquement la
mémoire des humains primitifs et civilisés, soulignant comment le progrès matériel et symbolique rend ces processus plus
efficaces. L'acquisition du système de signes du langage écrit élargit la capacité mnémonique, et les progrès technologiques, tels
que l'écriture, sont en corrélation avec l'expansion de la mémoire par le biais de supports textuels. L'ontogenèse reflète la
phylogénie, et à la fin du processus, deux types de mémoire coexistent : une simple, basée sur des perceptions sensorielles, et une
supérieure, consciente et volontaire, influencée par un langage et une culture partagée.



LE MANQUE D'INTÉRÊT DE LA PSYCHOLOGIE POUR LA MÉMOIRE EN TANT QUE PRATIQUE SOCIALE

Dans leur ouvrage « Shared Memory : The Social Nature of Memory and Forgotten », les psychologues David Middleton et Derek
Edwards critiquent l'approche prédominante de la psychologie dans l'étude de la mémoire individuelle, reléguant le social à un
rôle secondaire en tant qu'influence contextuelle. Selon eux, l'étude des mémoires partagées et des mémoires sociales a été plus
développée dans des domaines tels que la communication, l'histoire, la sociologie et l'anthropologie, plutôt qu'en psychologie.
Middleton et Edwards soulignent que les processus cognitifs devraient être examinés dans un cadre plus large qui englobe ces
disciplines adjacentes, suggérant une intégration plus profonde des études sur la mémoire dans les contextes sociaux et politiques.



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, LA MÉMOIRE COMME CONSTRUCTION SOCIALE

Middleton et Edwards étudient comment les souvenirs partagés entre les élèves qui ont vu le film « Spielberg's E.T. » sont organisés
en collaboration dans un contexte de classe. Leur étude, présentée dans « Conversational Memory, a Sociopsychological Approach
» (1992, pp. 39-61), révèle que ces souvenirs sont construits par des inférences collaboratives, des cadres discursifs prédéterminés
et des métacognitions.

Ils utilisent une approche constructionniste sociale pour soutenir que la réalité, y compris l'identité et la mémoire, à la fois
individuelle et collective, émerge des interactions et des stratégies discursives dans les conversations. Selon cette approche, la
rhétorique et la pragmatique de la communication sont cruciales pour déterminer quels aspects méritent d'être retenus ou oubliés
dans chaque contexte social spécifique.

L'analyse conversationnelle, les études ethnométhodologiques et l'analyse du discours sont des outils clés qui nous permettent de
comprendre comment la mémoire sociale est structurée au sein des groupes humains. Ces méthodologies révèlent comment les
groupes préservent et négocient leurs pratiques sociales par le biais de la mémoire partagée, influençant les récits perpétués et la
façon dont les souvenirs sont construits collectivement.



MÉMOIRE INDIVIDUELLE

La mémoire individuelle est un processus psychique fondamental que chaque personne considère comme le sien, car elle organise
et maintient une continuité temporelle des expériences. Traditionnellement, il a été considéré comme une propriété personnelle
: « J'ai une bonne mémoire » est une déclaration courante qui définit une caractéristique singulière. Selon l'Académie royale
espagnole, c'est la faculté psychique de retenir et de se souvenir du passé, y compris la capacité de retenir et le contenu de la
conscience mémorisable.

D'un point de vue cognitif, l'esprit humain peut être comparé à un processeur qui organise et retient les données. David Wechsler,
en 1939, a intégré une échelle de « rétention des chiffres » dans son test d'intelligence pour évaluer cette capacité, en se basant
sur des recherches antérieures comme celle d'Ebbinghaus, qui a étudié la mémorisation des listes de syllabes et établi la courbe
d'oubli. Selon cette prémisse, la mémoire, ainsi que d'autres fonctions mentales telles que l'attention, la perception, la pensée et
le langage, améliorent les compétences intellectuelles de l'individu.

Bien que la métaphore de l'ordinateur aide à comprendre la mémoire humaine, il est crucial de reconnaître que les humains
doivent gérer à la fois la rétention et l'oubli de manière complémentaire pour un fonctionnement intellectuel optimal.



MÉMOIRE ACTIVE

Chez Aristote (1993), on distingue deux formes de mémoire : la mnemé, qui est la mémoire passive ou évoquée d'un objet présent,
et l'anamnèse, qui implique une recherche active ou un exercice de la mémoire, avec une dimension pragmatique. Bergson (2010)
ajoute à cette distinction son concept d'habitude-mémoire, où le temps est incorporé au présent sans être marqué comme passé,
et de mémoire-mémoire, où le passé est explicitement reconnu. Selon Bergson, la mémoire qui se répète contraste avec la
mémoire qui imagine, où évoquer le passé implique de faire abstraction du présent et de valoriser l'impraticable. L'anamnèse, ou
mémoire active, équivaut à l'effort de mémoire selon le travail de mémoire de Bergson et Freud, intégrant des approches
pragmatiques et cognitives.



LA DIALECTIQUE DE LA MÉMOIRE ET DE L'OUBLI

Dans la pratique de la mémoire, nous évoquons des contenus spécifiques de conscience basés sur le contexte, comme l'étude d'un
matériel ou la création d'une liste de courses, en écartant des informations non pertinentes. Cette capacité pragmatique de la
mémoire dépend de l'oubli de fonctionner efficacement. Jorge Luis Borges, dans sa nouvelle « Funes el memorioso », présente un
homme incapable d'oublier quoi que ce soit, qui ne peut pas sélectionner ce qu'il faut retenir et ce qu'il faut omettre, ce qui
l'empêche de penser et de discerner entre les expériences significatives et triviales.



L'OUBLI EST SAIN

Dans la construction de notre identité personnelle, la mémoire et l'oubli jouent des rôles variables mais essentiels. Selon Nietzsche,
se souvenir implique également d'avoir la capacité d'inhiber le retour persistant du passé pour ne pas dominer le présent. Il
propose un oubli actif des offenses et des plaintes comme moyen d'atteindre le bonheur et la capacité de promettre, se libérant
ainsi du ressentiment et de la culpabilité qui pourraient entraver la volonté humaine. D'autre part, George Mead suggère

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