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Sujet : « La construction de la Paix à la fin de la Première Guerre
mondiale confirme-t-elle le « suicide » de l’Europe ? »
La Grande Guerre, qui débute en août 1914, plonge brutalement les États européens dans
un conflit d’une ampleur inédite, celui-ci devenant mondial et marquant l’apparition du
concept de guerre totale, la société entière étant mobilisée. La Première Guerre mondiale
laisse alors derrière elle une Europe déchue et affaiblie par ce conflit dévastateur. Le bilan est
en effet dramatique, avec des dizaines de millions de morts, d’invalides et de mutilés ainsi
que des sociétés fragilisées par la violence et les traumatismes de la guerre. Ce conflit est
également un désastre économique et financier sans précédent, imposant la reconstruction
d’une Europe en partie détruite, lourdement endettée, et emportée par la misère et l’inflation.
Dès lors, malgré ces difficultés, il faut désormais construire la paix en Europe, ce qui ne se
fera pas sans mal et s’avérera être un projet illusoire, qui nourrira finalement de profondes
tensions et rivalités entre les pays européens, entérinant alors le déclin de l’Europe. Nous
constaterons donc que la tentative de construction de la paix à la fin de la Première Guerre
mondiale s’avère être une ambition précaire et finalement illusoire, consacrant alors le «
suicide » de l’Europe.
Dans un premier temps, nous verrons comment s’est opéré la construction de la paix en
Europe à la fin de la Première Guerre mondiale, celle-ci reposant à la fois sur une nouvelle
politique internationale aux idées ambitieuses, ainsi que sur des traités imposés et arbitraires.
Puis, nous constaterons que l’instauration de la paix en Europe s’avère finalement être un
projet impossible, alimentant la haine et les tensions, qui s’illustreront par de multiples
conflits, mettant alors en échec le maintien d’une paix durable.
Ainsi, la sortie de guerre vise à établir un cadre permettant la reconstruction et
l’instauration de la paix, devant être garanti par une nouvelle politique internationale
ambitieuse, couplé de traités de paix aux conditions injustes et déraisonnables, censés
pourtant instaurer une stabilité européenne.
Ainsi, c’est sur les décombres de la guerre que les chefs d’État vainqueurs souhaitent
instaurer la paix en s’appuyant sur des principes nouveaux. En effet, proposé par le président
américain Woodrow Wilson dès janvier 1918, la nouvelle politique internationale des «
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quatorze points » doit apporter les bases permettant de reconstruire la communauté mondiale
afin de maintenir une paix durable. Cette politique de paix se fonde alors sur la défense de la
démocratie, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, ainsi que sur la sécurité collective.
Dès lors, de nombreux points se rapportent au règlement du conflit, préconisant ainsi un
retour à la neutralité de la Belgique, la restitution de l’Alsace-Lorraine à la France, la création
d’un État polonais, de nouvelle frontière italienne, ainsi que l’autonomie des peuples austro-
hongrois et ottoman. Par ailleurs, la protection des libertés, la réduction des armements ainsi
que l’instauration des négociations ouvertes sont également évoquées et doivent permettre
d’établir une paix mondiale, alors garantie par la création d’une assemblée d’États, appelée la
Société des Nations. En effet, cette organisation internationale, dont la fondation est ratifiée
dans le préambule du traité de Versailles, est installée à Genève, dans un pays neutre, et est
censée maintenir la paix par la prévention et la résolution des conflits, en promouvant les
relations internationales et en imposant une politique d’arbitrage en cas de différends, les
États membres s’engageant alors à ne pas recourir à la guerre. Les pays vainqueurs adhèrent
ainsi à cette organisation qui compte quarante-deux membres à sa création et verra même
l’admission de l’Allemagne en 1926, témoignant alors d’une certaine pacification des
relations internationales. Toutefois, ces ambitions paraissent utopiques et malgré un certain
succès dans les années 1920, permettant de régler plusieurs crises internationales, l’idée d’un
ordre mondial garant d’une paix durable s’avérera être un projet illusoire qui connaîtra
rapidement ses limites.
Du reste, la paix européenne se construit à partir de traités signés entre 1919 et 1923, qui
n’impose alors qu’une paix injuste, décidée et imposée par les États vainqueurs. En effet, la
conférence de la paix s’ouvre à Versailles le 18 janvier 1919 et réunit les représentants des
Nations victorieuses dans le but de pacifier et de stabiliser l’Europe, les vaincus n’étant pas
conviés aux négociations, une première dans la diplomatie mondiale. Dès lors, les modalités
des différents traités sont imposées par les vainqueurs aux vaincus, à commencer par
l’Allemagne, qui, jugé entièrement responsable du conflit, subit les conditions très dures du
traité de Versailles signé le 28 juin 1919, celles-ci visant à l’affaiblir. Elle perd ainsi toutes
ses colonies, doit payer des réparations excessives et sa capacité militaire est fortement
réduite, son armée étant limitée à cent mille hommes. Sur le plan territorial, l’Allemagne perd
quinze pour cent de son territoire, elle doit en effet restituer l’Alsace-Lorraine à la France et
céder des territoires, notamment à la Pologne, dont l’accès à la mer est assuré par la ville de
Dantzig, ce qui a pour effet de couper l’Allemagne en deux de manière contraignante. Par
ailleurs, ces traités de paix conduisent également à la chute des grands empires
multinationaux, certains changeant de régime politique, tel que l’Allemagne et la Russie, qui
sont par ailleurs nettement amputées, d’autres étant disloqué au profit d’États-nations,
redessinant alors entièrement les frontières européennes. En effet, les traités de Saint
Germain-en-Laye et de Trianon, signés le 10 septembre 1919 et le 4 juin 1920, consacrent la
disparition de l’Empire d’Autriche-Hongrie, qui est alors démembré par la création des États
indépendants de Tchécoslovaquie, de Pologne, de Yougoslavie, d’Autriche, et de Hongrie ;
l’Italie et la Roumanie annexant également d’anciens territoires austro-hongrois. L’ancien
Empire se retrouve alors divisé en sept États, et ce, dans une vaine tentative d’appliquer le
principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Toutefois, ces frontières, créées de
toutes pièces, ne parviennent pas à concilier les aspirations des nombreuses nationalités, qui
se retrouvent alors éparpillées dans de nouveaux États-nations, la paix entre les peuples étant
jusque-là maintenue d’une certaine manière par l’Empire. Enfin, les traités de Sèvres et de
Lausanne, signés le 10 août 1920 et le 24 juillet 1923, officialisent la fin de l’Empire
Ottoman et le réduisent à la Turquie actuelle, permettant à la France et à l’Angleterre de
redessiner les frontières du Proche-Orient afin d’agrandir leurs domaines coloniaux, la Syrie
et le Liban devenant des territoires sous mandat français, tandis que les Britanniques se
voient octroyer la Transjordanie, la Palestine et l’Irak. Dès lors, ces traités, prétendant
construire une civilisation apaisée, démocratique et soucieuse des nationalités, ne laisse
finalement apparaître qu’une Europe fracturée au profit des grandes Nations victorieuses.
Ainsi, la tentative de construction de la paix au lendemain de la Grande Guerre témoigne
d’une volonté d’instaurer une paix universelle et durable, toutefois, les ambitions illusoires et
précaires ainsi que l’injustice des décisions prises dans une Europe alors remodelé et bancale,
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