Education et santé
Introduction
Définition de la santé
La santé est ce que l’on vit, l’opposé de la maladie, faire obtenir à chacun un niveau de santé
optimal en tenant compte des différences individuelles. “Être dans le silence des organes”. C’est
un bien-être physique, bio-psycho-social et sociétal. On parle de faire de la prévention en santé
(prévenir la maladie).
Définition de maladie pas stable dans le temps. Elle est ancré dans les normes sociales et
médicales (exemple : homosexualité reconnu comme pathologique jusqu’en 1992 en France) . Classification des
maladies par la CIM par l’OMS.
La prévalence est la détermination du nombre de cas dans une population. L’incidence est le
nombre de nouveaux cas. La promotion de la santé c’est penser la santé comme étant l’axe, la
dimension que l’on vise.
Des acteurs qui sont dans le soin que des acteurs qui sont dans le prendre soin. Les acteurs de la
santé ne sont pas que les acteurs du soin.
Le contraire de la maladie ?
Une personne qui est malade avec une maladie chronique ne pourra jamais avoir un niveau de
santé défini. Il a le statut d’être malade à vie. Cette personne peut obtenir la meilleure santé
qu’elle puisse avoir.
Mais qu’est ce que la maladie ?
● Ce qui fait mal ?
● Ce qui fait mourir ?
● Ce qui n’est pas “normal” ? Une déviance / une norme ?
○ Norme médicale (les choses évoluent) et norme sociale (considérée comme
normale ou comme une maladie dans certaines société)
Exemple :
● L’homoséxualité : elle était dans la liste des maladies psychiatriques avec des traitements très violents et très
chimiques comme la lobotomie.
○ En 1970 : des questions se posent pour savoir si c’est vraiment une maladie.
○ En 1980 : sortie de l’homoséxualité dans cette liste de maladie.
○ En 1982 : sortie complète de l’homoséxualité de la liste.
Classification International des Maladies est géré par l’OMS qui va avoir une liste de toutes les
maladies, où l’on va reconnaître un certain nombres de symptômes, qui permet aux différents
états de reconnaître ces maladies par la prise en charge de la Sécurité Sociale (CIM). La maladie
n’est pas quelque chose qui est définie comme stable dans le temps.
1
, ● TDAH : Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité.
○ En 1974 : syndrôme Hyperkinétique.
○ En 1980 : répertorié déficit attentionnel.
○ En 1987 : THADA
● L’obésité : reconnue comme maladie chronique par l’OMS dans CIM10 (1997)
○ Facteur de risque : problème cardiovasculaire ou certaines pathologies.
○ Devenue une maladie à part entière : prise en charge.
● Alcoolisme : “troubles mentaux et troubles du comportement” liés à l’ingestion fréquente d’alcool éthylique
en 1978.
○ Reconnue comme étant une maladie dans le cadre médical.
● Trouble du deuil prolongé (DSM en 2022)
○ 6 mois pour un enfant
○ 12 mois pour un adulte
Reconnaître la maladie signifie se faire reconnaître socialement. La reconnaissance pathologique
aide à l’intégration sociale. La santé est tout de même une notion objective définie par la science
(définition par des critères). Elle est subjective par le statut de la maladie. C’est une situation
changeante dans le temps. La santé peut être une notion à la fois objective et à la fois subjective.
La santé n’est pas un état de santé qui ne change jamais, au contraire la santé évolue avec le
temps.
Etymologie :
● Fin Xe siècle, sanitad “bon état physiologique d’un être vivant”
○ Dérivé de sanitas “santé du corps et de l’esprit”
○ Dérivé de sanus “sain bien portant au sens physique et moral”
● Saluto - salutavi, garder sain et sauf, préserver
Les trois dimensions suggérées par la langue anglaise :
Maladie Santé
● Disease ● Absence de maladie au sens
Maladie au sens biomédical biomédical
Santé diagnostiquée / mesurée
● Illness ● Bien-être subjectif, défini par
Maladie au sens de l’expérience subjective chacun
Santé vécue / ressentie
● Sickness ● Bonne adaptation à
Maladie qui correspond à un statut social, l’environnement (intégration
qui est reconnue socialement sociale, autonomie)
Santé socialement visible
Modèle conceptuels (C. Eymard)
● Modèle organiciste de la santé négative
● Modèle global de la santé positive par adaptation individuelle et ajustement social
● Modèle de la santé conçue comme l’existence d’un sujet autonome ouvert sur le monde
Modèle organiciste de la santé négative (biomédical)
2
, “Quand on se porte bien, aucune partie du corps ne nous instruit de son
existence”
- Diderot, philosophe (Lettre sur les sourds et muets, 1751)
“La santé c’est la vie dans le silence des organes”
- René Leriche, chirurgien et physiologiste (“De la santé à la maladie, la douleur dans
les maladies, où va la médecine ?” in Encyclopédie française, vi, 1936)
“La santé est l’état dans lequel les fonctions nécessaires s’accomplissent
insensiblement ou avec plaisir”
- Paul Valéry, écrivain (mauvaises pensées, 1942)
Ce modèle est basé sur l’absence de maladie. Il part du principe que l’homme est un cumul
d’organes (comme une machine). Si aucun organe n'est douloureux, alors la personne va bien. La
mort est un échec thérapeutique. Le cumul d’organes réparables est la vision considérée par le
système médical actuel.
Une personne capable de boire, manger, éliminer, se mouvoir est considérée comme une
personne en bonne santé. L’idée est que l’espérance de vie est due aux médecins (alors que c’est
souvent due à l’amélioration des conditions d'hygiène). Le niveau d’exigence en santé de la
population est lié aux progrès de la médecine. Cette conception engendre une quête de
l’allongement de la longévité et de la réparabilité.
“On peut se sentir bien portant c’est-à-dire d’après son bien-être vital,
mais l’on ne peut jamais savoir que l’on est bien portant”
- Emmanuel Kant, 1798
“Il n’y a pas de science de la santé… La santé n’est pas un concept
scientifique mais un concept vulgaire, c’est-à-dire commun, à la portée de
tous”.
- Georges Canguilhem
La maladie doit être appréhendée à travers la subjectivité du malade et sa singularité. On peut
parfois être guéri d’une maladie mais pas de toutes. L’objectif est d’avoir un modèle plus global de
la santé de l’individu.
Modèle global de la santé positive par adaptation individuelle et ajustement social
(biopsychosocial)
Hippocrate est le résultat d’un équilibre entre les différentes humeurs composant l’être humain
(bille jaune, noire, lymphe, sang).
Théorie des humeurs
3
, “L’homme sain s’adapte silencieusement à ses tâches, vit sa vérité
d’existence dans la liberté relative de ses choix, est présent dans la société
qui l’ignore.”
- Georges Canguilhem, philosophe et médecin, Le normal et le pathologique, PUF,
1966 (thèse de médecine
La constitution de l’OMS (22 juillet 1946), signée par 61 états :
“Les États parties à cette Constitution déclarent, en accord avec la Charte
des Nations Unies, que les principes suivants sont à la base du bonheur des
peuples, de leurs relations harmonieuses et de leur sécurité.
La santé est un état complet de bien-être physique, mental et social, qui ne
constitue pas seulement en l’absence de la maladie ou d’infirmité.
La possession du meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre
constitue l’un des droits fondamentaux de tout être humain, quelles que
soient sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique
ou sociale.
La santé de tous les peuples est une condition fondamentale de la paix du
monde et de la sécurité ; elle dépend de la coopération la plus étroite des
individus et des États.”
Définition de l’OMS
La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement
en une absence de maladie ou d’infirmité
La définition de l’OMS est assez audacieuse mais utopique. “L’état complet de bien-être” est
rarement atteint.
L’OMS est une référence universelle. Cette définition est rédigée et signée par 61 États en 1946. La
définition de l’OMS relativise le lien entre la santé et la médecine mais fait aussi intervenir
d’autres acteurs, pas seulement les acteurs de la médecine. Il faut donc se départir de la confusion
entre la santé et la médecine.
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Introduction
Définition de la santé
La santé est ce que l’on vit, l’opposé de la maladie, faire obtenir à chacun un niveau de santé
optimal en tenant compte des différences individuelles. “Être dans le silence des organes”. C’est
un bien-être physique, bio-psycho-social et sociétal. On parle de faire de la prévention en santé
(prévenir la maladie).
Définition de maladie pas stable dans le temps. Elle est ancré dans les normes sociales et
médicales (exemple : homosexualité reconnu comme pathologique jusqu’en 1992 en France) . Classification des
maladies par la CIM par l’OMS.
La prévalence est la détermination du nombre de cas dans une population. L’incidence est le
nombre de nouveaux cas. La promotion de la santé c’est penser la santé comme étant l’axe, la
dimension que l’on vise.
Des acteurs qui sont dans le soin que des acteurs qui sont dans le prendre soin. Les acteurs de la
santé ne sont pas que les acteurs du soin.
Le contraire de la maladie ?
Une personne qui est malade avec une maladie chronique ne pourra jamais avoir un niveau de
santé défini. Il a le statut d’être malade à vie. Cette personne peut obtenir la meilleure santé
qu’elle puisse avoir.
Mais qu’est ce que la maladie ?
● Ce qui fait mal ?
● Ce qui fait mourir ?
● Ce qui n’est pas “normal” ? Une déviance / une norme ?
○ Norme médicale (les choses évoluent) et norme sociale (considérée comme
normale ou comme une maladie dans certaines société)
Exemple :
● L’homoséxualité : elle était dans la liste des maladies psychiatriques avec des traitements très violents et très
chimiques comme la lobotomie.
○ En 1970 : des questions se posent pour savoir si c’est vraiment une maladie.
○ En 1980 : sortie de l’homoséxualité dans cette liste de maladie.
○ En 1982 : sortie complète de l’homoséxualité de la liste.
Classification International des Maladies est géré par l’OMS qui va avoir une liste de toutes les
maladies, où l’on va reconnaître un certain nombres de symptômes, qui permet aux différents
états de reconnaître ces maladies par la prise en charge de la Sécurité Sociale (CIM). La maladie
n’est pas quelque chose qui est définie comme stable dans le temps.
1
, ● TDAH : Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité.
○ En 1974 : syndrôme Hyperkinétique.
○ En 1980 : répertorié déficit attentionnel.
○ En 1987 : THADA
● L’obésité : reconnue comme maladie chronique par l’OMS dans CIM10 (1997)
○ Facteur de risque : problème cardiovasculaire ou certaines pathologies.
○ Devenue une maladie à part entière : prise en charge.
● Alcoolisme : “troubles mentaux et troubles du comportement” liés à l’ingestion fréquente d’alcool éthylique
en 1978.
○ Reconnue comme étant une maladie dans le cadre médical.
● Trouble du deuil prolongé (DSM en 2022)
○ 6 mois pour un enfant
○ 12 mois pour un adulte
Reconnaître la maladie signifie se faire reconnaître socialement. La reconnaissance pathologique
aide à l’intégration sociale. La santé est tout de même une notion objective définie par la science
(définition par des critères). Elle est subjective par le statut de la maladie. C’est une situation
changeante dans le temps. La santé peut être une notion à la fois objective et à la fois subjective.
La santé n’est pas un état de santé qui ne change jamais, au contraire la santé évolue avec le
temps.
Etymologie :
● Fin Xe siècle, sanitad “bon état physiologique d’un être vivant”
○ Dérivé de sanitas “santé du corps et de l’esprit”
○ Dérivé de sanus “sain bien portant au sens physique et moral”
● Saluto - salutavi, garder sain et sauf, préserver
Les trois dimensions suggérées par la langue anglaise :
Maladie Santé
● Disease ● Absence de maladie au sens
Maladie au sens biomédical biomédical
Santé diagnostiquée / mesurée
● Illness ● Bien-être subjectif, défini par
Maladie au sens de l’expérience subjective chacun
Santé vécue / ressentie
● Sickness ● Bonne adaptation à
Maladie qui correspond à un statut social, l’environnement (intégration
qui est reconnue socialement sociale, autonomie)
Santé socialement visible
Modèle conceptuels (C. Eymard)
● Modèle organiciste de la santé négative
● Modèle global de la santé positive par adaptation individuelle et ajustement social
● Modèle de la santé conçue comme l’existence d’un sujet autonome ouvert sur le monde
Modèle organiciste de la santé négative (biomédical)
2
, “Quand on se porte bien, aucune partie du corps ne nous instruit de son
existence”
- Diderot, philosophe (Lettre sur les sourds et muets, 1751)
“La santé c’est la vie dans le silence des organes”
- René Leriche, chirurgien et physiologiste (“De la santé à la maladie, la douleur dans
les maladies, où va la médecine ?” in Encyclopédie française, vi, 1936)
“La santé est l’état dans lequel les fonctions nécessaires s’accomplissent
insensiblement ou avec plaisir”
- Paul Valéry, écrivain (mauvaises pensées, 1942)
Ce modèle est basé sur l’absence de maladie. Il part du principe que l’homme est un cumul
d’organes (comme une machine). Si aucun organe n'est douloureux, alors la personne va bien. La
mort est un échec thérapeutique. Le cumul d’organes réparables est la vision considérée par le
système médical actuel.
Une personne capable de boire, manger, éliminer, se mouvoir est considérée comme une
personne en bonne santé. L’idée est que l’espérance de vie est due aux médecins (alors que c’est
souvent due à l’amélioration des conditions d'hygiène). Le niveau d’exigence en santé de la
population est lié aux progrès de la médecine. Cette conception engendre une quête de
l’allongement de la longévité et de la réparabilité.
“On peut se sentir bien portant c’est-à-dire d’après son bien-être vital,
mais l’on ne peut jamais savoir que l’on est bien portant”
- Emmanuel Kant, 1798
“Il n’y a pas de science de la santé… La santé n’est pas un concept
scientifique mais un concept vulgaire, c’est-à-dire commun, à la portée de
tous”.
- Georges Canguilhem
La maladie doit être appréhendée à travers la subjectivité du malade et sa singularité. On peut
parfois être guéri d’une maladie mais pas de toutes. L’objectif est d’avoir un modèle plus global de
la santé de l’individu.
Modèle global de la santé positive par adaptation individuelle et ajustement social
(biopsychosocial)
Hippocrate est le résultat d’un équilibre entre les différentes humeurs composant l’être humain
(bille jaune, noire, lymphe, sang).
Théorie des humeurs
3
, “L’homme sain s’adapte silencieusement à ses tâches, vit sa vérité
d’existence dans la liberté relative de ses choix, est présent dans la société
qui l’ignore.”
- Georges Canguilhem, philosophe et médecin, Le normal et le pathologique, PUF,
1966 (thèse de médecine
La constitution de l’OMS (22 juillet 1946), signée par 61 états :
“Les États parties à cette Constitution déclarent, en accord avec la Charte
des Nations Unies, que les principes suivants sont à la base du bonheur des
peuples, de leurs relations harmonieuses et de leur sécurité.
La santé est un état complet de bien-être physique, mental et social, qui ne
constitue pas seulement en l’absence de la maladie ou d’infirmité.
La possession du meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre
constitue l’un des droits fondamentaux de tout être humain, quelles que
soient sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique
ou sociale.
La santé de tous les peuples est une condition fondamentale de la paix du
monde et de la sécurité ; elle dépend de la coopération la plus étroite des
individus et des États.”
Définition de l’OMS
La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement
en une absence de maladie ou d’infirmité
La définition de l’OMS est assez audacieuse mais utopique. “L’état complet de bien-être” est
rarement atteint.
L’OMS est une référence universelle. Cette définition est rédigée et signée par 61 États en 1946. La
définition de l’OMS relativise le lien entre la santé et la médecine mais fait aussi intervenir
d’autres acteurs, pas seulement les acteurs de la médecine. Il faut donc se départir de la confusion
entre la santé et la médecine.
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