Histoire de l’art contemporain mineure : le 19e siècle
1) Introduction
Importance du contexte de révolution industrielle dans la création artistique, évolution du statut
de l’artiste, qui reste encore sous le joug des institutions (Académies…). Paris capitale des arts : les
institutions sont remises en question, création de salons indépendants pour les refusés par le jury.
Principes hérités de l’Ancien Régime : primauté du dessin et de la notion du Beau, hiérarchie des
genres de André Félibien, inspiration du modèle antique et des grands maîtres italiens.
Organisation de Salons officiels pour présenter les œuvres académiques, commandes de la grande
bourgeoisie émergente : Charles Heim, Charles X distribuant les prix, Salon de 1827.
2) Les précurseurs : l’Art au 18e siècle
Éloignement de la peinture rococo, retour vers une peinture d’histoire néo-classique : style plus
austère, thèmes antiques, intérêt pour l’Italie. Le chef de file du courant est Jacques-Louis David.
Comparaison entre Gabriel François Doyen, Le miracle des ardents (rococo) et Joseph Marie Vien,
Saint Denis prêchant la foi en France (néo-classique) : même sujet et composition, styles différents.
Choix de thèmes antiques moraux, exemples de vertu : La mort de Socrate de Jacques-Louis David.
Émergence du romantisme, grands changements dans le monde de l’art : apparition des
expositions, du public, de la critique d’art… Goût nouveau pour les scènes de genre quotidiennes,
l’intimité, la famille, la nature. Éloge du sentiment, du sublime, des passions, de l’imaginaire, de
l’intériorité, c’est la peinture noire : Francesco de Goya, Saturne dévorant un de ses enfants.
Intérêt pour le thème des ruines, la nature hostile, le danger : Pierre-Jacques Volaire, Le Vésuve.
3) La première moitié du 19e est marquée par deux courants successifs :
Le néo-classicisme
Influences de l’Antiquité au service d’un discours contemporain : scènes actuelles sous couvert de
thèmes antiques : Jacques Louis David, Les Sabines, métaphore de la révolution française.
Grande admiration des maîtres italiens Raphaël et Léonard de Vinci par Jean Dominique Ingres.
Le néo-classicisme développe un intérêt pour l’art médiéval, les primitifs européens, de nouvelles
références littéraires (le poète Dante de la Renaissance), émergence de la notion de patrimoine.
La peinture d’histoire, un genre traditionnel renouvelé : Jean Antoine Gros, Les Pestiférés de Jaffa,
entre néo-classicisme et romantisme pictural. Confrontation entre L’officier des chasseurs à cheval
de Théodore Géricault (1812) et Bonaparte au col du mont Saint-Bernard chargeant de Jacques
Louis David (1800) → détournement de la peinture d’histoire, à l’antithèse de la tradition.
Le radeau de la Méduse de Théodore Géricault en 1816 : catastrophe politique et humaine.
Le romantisme pictural
Salon de 1824 : remise en cause du néo-classicisme, nouveau goût pour l’exotisme et l’Orient.
Confrontation entre L’Apothéose d’Homère de Jean-Dominique Ingres (néo-classique, poussiniste)
et La mort de Sardanapale de Eugène Delacroix (romantique, rubéniste). Rejet du modèle antique,
dramatisation, sublime, forts contrastes colorés, importance du réel et des références littéraires.
Orientalisme imaginaire impulsé par la campagne d’Égypte, partagé par classiques et romantiques.