Commentaire de texte sur le texte 22 de la Genèse, commentaire sous trois aspects : religieux, philosophique et psychanalytique. Références et exemples. Parfait pour un cours de théologie, de philosophie ou de psychologie. Convient également pour une analyse littéraire.
Moi, Autrui et Dieu dans la Genèse 22, 1-19
(Le sacrifice ou la ligature d’Isaac)
Le Livre de la Genèse est un texte fondamental de la religion chrétienne et judaïque,
cependant de nombreux passages font partie intégrante de la culture générale de notre
société. Parmi des passages notables nous pouvons citer la Genèse 22, 1-19 qui correspond au
moment du sacrifice, ou plutôt de la tentative de sacrifice, d’Isaac par son père Abraham. Ce
passage déroutant pour tout lecteur peu accoutumé à l’étude de textes sacrés est souvent
utilisé comme argument contre-religieux, nous citerons par exemple l’humoriste Jérémy
Ferrari qui a procédé à une lecture comique de ce passage dans son spectacle Hallelujah
Bordel !, un spectacle moquant les dérives des principales religions monothéistes. Mais peut-
on réduire la lecture d’un texte à sa simple sacralité ? Un texte écrit n’a-t-il pas avant tout un
auteur, même s’il est inconnu, une structure et un style ? L’étude purement littéraire du
passage est-elle contradictoire avec son sens religieux ? C’est ce que je me propose d’étudier,
qu’est-il ressorti d’un regard purement littéraire et philosophique ? Je soumets ici le texte à
trois lectures : une lecture littérale qui correspond aux premières idées que l’on se fait de cet
épisode religieux, puis une lecture psychanalytique qui n’est pas forcément en désaccord
avec certaines lectures kabbalistiques du passage, enfin une lecture philosophique puisée
dans les théories éthiques de l’époque contemporaine. L’étude de ce texte se fondera sur une
source judaïque, celle d’une traduction littérale de l’hébreu vers le français1. J’ai fait ce choix
précis car le sacrifice d’Isaac est plus connu dans la religion judaïque comme “la ligature
d’Isaac”, la ligature, selon le Centre National des Ressources Textuelles et Lexicales, désigne
“l’action d’entourer et d’attacher avec un lien”. Contrairement à l’immolation sous-entendue
dans l’acte de sacrifice, la ligature ne sous-entend pas forcément une issue fatale. Cela qui
nous poussera à nous demander si ce sacrifice n’est il pas plutôt l’histoire d’une déliaison
entre père et fils.
L’anti-éthique du sacrifice par crainte, une interprétation littérale inspirée de Kierkegaard
N’importe quel lecteur pourrait se poser cette question : quel père ignoble pourrait
sacrifier son propre fils ? La lecture la plus commune interprète ce texte comme la preuve
ultime de la foi envers Dieu, il faudrait être prêt à tout même à l’infanticide pour montrer son
amour à Dieu. La violence absolue est donc ici justifiée par l’absolu lui-même. Au verset 12
nous remarquons que le terme de “crainte” est utilisé, dans la Bible il est dit également : “Tu
ne mettras pas un obstacle devant un aveugle, mais tu craindras Dieu, je suis la
, Transcendance”2, comprendre “tu ne profiteras pas de la faiblesse de l’autre pour accroître ta
puissance”, en somme tu agiras de façon éthique. La crainte de dieu est un terme spécifique
en hébreu (Yir’ah), différent du mot désignant l’amour que le croyant porte au Dieu (hesed).
La réelle éthique serait d’agir par amour du prochain et amour de Dieu et non pas par pure
crainte du jugement divin. Abraham a agi de manière immorale car il a utilisé la faiblesse de
son fils par pure crainte de l’ordre divin.
Cependant, cette lecture pose deux problèmes, un problème fondamental et un
second qui paraît plus anecdotique. Tout d’abord, l’interprétation littérale semble s’arrêter
au verset 12. En effet, elle ne semble pas prendre en compte tout ce qui suit, comme si le
reste du texte n’avait aucun intérêt propre et qu’il pourrait tout aussi bien être supprimé. Or,
comment pourrait-on interpréter un texte tronqué ? Qu’est ce que le reste du texte peut-il
nous apporter ? Nous verrons que la suite du texte a une importance pour mon second
protocole. De plus, la seconde étrangeté de cette interprétation réside au verset 2. Le Dieu
semble insister sur le fait que Isaac soit le fils aimé, préféré d’Abraham, or cela n’est pas le
cas. La lecture des textes concernant Abraham et sa famille nous montre que le fils favori
d’Abraham est Ismaël. Ismaël est le premier fils d’Abraham d’une union provisoire avec
Agar, alors que sa femme Sarah ne parvient pas à lui donner un enfant (avant l’arrivée
d’Isaac). Dans la Genèse 21, 8-12, Sarah voit Ismaël riant, elle dit à Abraham : “Renvoie la
servante et son fils parce qu'il n'héritera pas avec mon fils Isaac.”. Le prénom Isaac signifie
en hébreu celui qui rira, Ismaël est le rire au présent, celui qui se satisfait du monde et qui
est en adéquation avec celui-ci, alors que Isaac ne pourra rire que lorsque la Rédemption du
monde sera accomplie. Abraham est donc en décalage avec Isaac et en adéquation avec
Ismaël. Mais lorsque Dieu demande à Abraham d’amener un fils en sacrifice, Isaac semble
être l’élu, pourquoi cela ? La réponse semble résider dans la relation père et fils entre
Abraham et Isaac. C’est ce que je propose d’étudier dans un second protocole.
La ligature d’Isaac ou libérer le fils des liens castrateurs du père
Dès le verset 2 je me suis posé une question à ma lecture, Dieu dit à Abraham de faire
monter son fils en holocauste “sur une des montagnes qu’[il dira]”, aucune précision n’est
donné sur la forme du sacrifice à part que celui-ci impliquera un feu. La chronologie des
événements suivants est particulière, Abraham se lève tôt comme s’il était pressé, il selle lui-
même son âne alors qu’il a des serviteurs, il n’a aucune hésitation (verset 3). La distinction
entre le terme et “garçon” et “fils” au même verset permet une insistance sur la relation de
filiation entre Abraham et Isaac, il laisse d’ailleurs les deux garçons derrière et gravit la
2
Livre du Lévitique (19,14)
Voordelen van het kopen van samenvattingen bij Stuvia op een rij:
√ Verzekerd van kwaliteit door reviews
Stuvia-klanten hebben meer dan 700.000 samenvattingen beoordeeld. Zo weet je zeker dat je de beste documenten koopt!
Snel en makkelijk kopen
Je betaalt supersnel en eenmalig met iDeal, Bancontact of creditcard voor de samenvatting. Zonder lidmaatschap.
Focus op de essentie
Samenvattingen worden geschreven voor en door anderen. Daarom zijn de samenvattingen altijd betrouwbaar en actueel. Zo kom je snel tot de kern!
Veelgestelde vragen
Wat krijg ik als ik dit document koop?
Je krijgt een PDF, die direct beschikbaar is na je aankoop. Het gekochte document is altijd, overal en oneindig toegankelijk via je profiel.
Tevredenheidsgarantie: hoe werkt dat?
Onze tevredenheidsgarantie zorgt ervoor dat je altijd een studiedocument vindt dat goed bij je past. Je vult een formulier in en onze klantenservice regelt de rest.
Van wie koop ik deze samenvatting?
Stuvia is een marktplaats, je koop dit document dus niet van ons, maar van verkoper Chloeq. Stuvia faciliteert de betaling aan de verkoper.
Zit ik meteen vast aan een abonnement?
Nee, je koopt alleen deze samenvatting voor €3,99. Je zit daarna nergens aan vast.