Cours de communication politique niveau Licence 3. Revient sur les différentes théories de la communication politiques, des classiques aux acceptions plus récentes.
Première partie. Éléments de définition de la communication politique
Chapitre I. Une définition préalable de la communication politique
A) Les significations de la communication
Erik Neveu, Une société de communication ?
Par communication, on entend :
Un secteur d’activités professionnelles : presse écrite et audiovisuelle, publicité, édition,
médias au sens large.
Ex : Les éditeurs publient des ouvrages rédigés par des responsables politiques, que ce soient
des autobiographies, des biographies (Bayrou de Henri IV, Henri Guaino de Charles de
Gaulle, Philippe Seguin sur Louis Napoléon Bonaparte ou encore Philippe De Villiers sur
Jeanne d’Arc) ou de romans. C’est l’occasion d’être invité dans les médias et faire passer des
idées.
Les systèmes et réseaux d’information : renvoie à toutes les possibilités techniques de
collecte, de traitement et de circulation des données. Modalités de circulation de
l’information quelques soient ses formes : data, savoirs, opinions…
Ex : les lanceurs d’alertes qui piratent des bases de données et divulguent des informations
politiques.
Ex : Facebook a été auditionné pour ne pas avoir filtré des fakes news sur les démocrates.
Ex : Cambridge Analatyca qui a siphonné d’énorme quantités de données psychologiques par
Facebook pour permettre un Trump d’engager un travail de mobilisation.
Ex : Les responsables publics ont le monopole de la parole officielle. Ils peuvent faire en
disant. « La République rendra hommage à Joséphine Baker » : performativité.
L’ensemble des activités par lesquelles les personnages publics ou les institutions
cherchent à contrôler leur image et produire des effets sur des publics plus ou moins définis.
On peut s’adresser à des consommateurs, à un électorat… On peut juger qu’une opération
de communication soit réussie ou défaillante, en fonction de ses effets produits et de
l’analyse des commentateurs.
Ex : Arnold Schwarzenegger qui est devenu gouverneur de Californie. Travail sur la
reconversion, communication sur le « come-back ». Aux États-Unis c’est commun de rentrer
dans l’univers politique par l’intermédiaire du monde du divertissement, beaucoup moins en
France.
Certains spécialistes considèrent que cette forme de communication politique (image) est un
invariant des responsables politiques dans l’histoire. D’abord, les acteurs politiques
mobilisent le langage mais aussi un ensemble de système de signes intelligibles par les
récepteurs. Ces signes peuvent être des dispositifs visuels : défilés, cérémonies,
monuments… Ces mises en scène de l’autorité politique se retrouve dans toutes les
sociétés : traditionnelles ou contemporaines.
,Georges Balandier, Le pouvoir sur scènes : toutes les sociétés sont gagnées par cette
« théatrocratie ».
Clifford Geertz présente également les différents dispositifs visuels par lesquels les
souverains sont reliés à des sujets ou à des royaumes. Ces mises en scènes ont pour objectif
de constituer le charisme de celui au centre de la scène.
Ex : intronisation du Président de la République au lendemain de l’élection présidentielle.
Manière de hiérarchiser l’univers politique.
Stéphane Monclaire, Les Usages du protocole : montre comment les responsables tirent
avantage du protocole pour se présenter comme étant au premier plan, sous un jour positif
(auprès des collaborateurs mais aussi les médias…).
Le protocole est à la fois un outil et une contrainte : par exemple la sécurité. Quand le
Président décide de quitter sa garde pour aller serrer des mains.
Le protocole est largement utilise lorsqu’il sert le responsable mais il peut être également
contourné lorsqu’il le dessert. Ex : Chirac qui tente de faire oublier la relation
Président/Premier ministre lors d’un débat. « Mais vous avez tout à fait raison Monsieur de
Premier ministre ».
B) La notion de politique
La notion de politique renvoie à trois ensembles d’activités analysées par Max Weber « Le
Métier et la vocation d’homme politique », Économie et société.
« Le » politique (polity) au sens de communauté politique organisée. Il s’agit selon Weber
d’un « espace social dans lequel les individus choisissent de soumettre leurs conflits
d’intérêts à la régulation d’un pouvoir qui détient le monopole de la coercition légitime ».
L’existence d’un pouvoir d’État suppose la constitution d’un monopole d’État. Ici, c’est le
monopole de la contrainte : l’armée, la police,… Ce monopole existe à côté d’autres
monopoles : de la fiscalité, de l’officialité (symbolique). Pour trancher un conflit, les
responsables d’État utilisent leur monopole de la coercition.
Ex : Véran et Castex qui mettent en place le Ségur de la santé. « Dramatisation » (Joseph
Gusfield) : mise en scène publique d’un problème.
« La » politique (politics) au sens de luttes pour l’accès et le maintien au pouvoir . Il s’agit
des concurrences entre acteurs politiques pour la conquête du pouvoir qui, dans les
démocraties contemporaines, prennent notamment la forme d’une compétition partisane.
Weber oppose deux types de stratégies politiques : les discours qui reposent sur une
« éthique de la conviction » (discours déterminé par une doctrine) et les discours qui
reposent sur une « éthique de la responsabilité » (assumer ou répondre à la conséquence de
ses actes). En vrai, les deux éthiques peuvent être complémentaires ou que les deux soient
absentes. C’est le cas lors des discours démagogiques.
« Une », « Les », « Des » politiques (policy/policies) au sens de politiques publiques.
Ensemble des politiques mises en place par le gouvernement pour agir dans un domaine
,particulier : politique scolaire, monétaire, étrangère… Des opérations de communication
renvoient à cette notion de politique publique : volonté de se promouvoir à travers les
actions du gouvernement ou inversement promouvoir les actions du gouvernement.
C) Une acception élargie de la communication politique
L’activité politique ne se limite pas aux professionnels de la politique. Tous les acteurs liés à
la politique utilisent la communication : syndicats, lobbys, citoyens qui se regroupent,
savants académiques, laboratoires d’idées, journalistes…
Encyclopédia of political communication, dirigée par Linda Lee Kaid définit la
communication politique comme la « part prise par la communication dans le processus
politique ». Pour elle, « la communication ne se limite pas à la communication dans les
contextes électoraux, elle concerne également le rôle de la communication dans la
gouvernance, et elle intègre des activités de communication qui influencent les organes
exécutif, législatif et judiciaire, les partis politiques, les groupes d‘intérêts, les comités
d’action politique et les autres participants au processus politique ».
Dans le chapitre introductif du Oxford Handbook of political communication, Kate Kenski et
Kathleen Hall Jamieson présentent la communication politique comme la « production et
l’interprétation des informations, messages ou signaux ayant des conséquences potentielles
sur l’exercice partagé du pouvoir ».
Ces deux définitions intègrent les différentes significations de la politique et de la
communication. Elles mettent en évidence la nécessité de prendre en compte l’ensemble
des acteurs du processus politique à partir des relations qui s’établissent entre eux.
Chapitre II. La division du travail de communication politique
A) Une vision relationnelle de la communication politique
, Dans ce schémas sont présentés tous les participants au processus politique. Ces derniers
mettent en œuvre des moyens de communication dans les relations qu’ils entretiennent
entre eux et dans leurs relations avec le public.
Les caractéristiques de la communication politique en tant que dynamique de relations entre
une pluralité d’acteurs entre lesquels s’établit une division du travail :
Tous les rôles de communication politique prennent leur sens au sein d’univers
relativement autonomes qui ont une histoire spécifique. Les droits d’entrée dans ces univers
sont inégalement contraignants et codifiés.
Ex : Frank Louvrier ancien président du groupe de communication Publicis, il était assistant
parlementaire et aujourd’hui est maire et conseiller régional.
Les ONG et le conseil politique sont des univers assez poreux, pas de codification très rigide
des caractéristiques qu’il faut posséder. C’est moins le cas pour l’univers journalistique ou la
politique professionnelle (ascension militante de long terme, carrière d’élu local puis
national, ressources scolaires (ENA)…
Ces univers sociaux sont en situation d’interdépendance. Il existe des tensions entre ces
univers. Ces univers sont également traversés par des tensions internes. Ces tensions
opposent des acteurs mettant en œuvre des stratégies de conservation et des stratégies de
subversion.
Ex : l’univers médiatique s’affirme parfois contre l’univers politique professionnel. L’idée du
fact checking par exemple, volonté de démonter certains arguments.
Ex : Conseil scientifique (univers savant) est en tension avec l’univers politique professionnel
car ces scientifiques rédigent des notes, discutent avec les notes,… Il arrive que ces membres
soient en conflit avec le gouvernement.
Les tensions à l’intérieur de chaque univers sont liées à la compétition pour accéder à des
positions socialement valorisées. Ex : Président de la République, directeur groupe
parlementaire, directeur groupe de campagne…
Stratégies de subversion souvent par des outsiders du monde politique. Ils cherchent à
modifier les modalités du jeu social. Inversement, les stratégies de conservation expliquent
les scissions au sein de syndicats par exemple.
Des relations d’homologie se construisent entre ces univers et entre ces univers et leurs
publics. Il existe des alliances entre ces différents univers dans certaines circonstances.
Ex : en période de crise, alliance entre le monde journalistique et le monde syndical
(mouvements sociaux).
Ex : Fabien Roussel ne s’adresse pas exactement de la même manière à son électorat que
Pécresse.
B) La communication dans le champ politique professionnel
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