This is a bundle of seven 'L'Étranger' essays for A-Level French, written by me and corrected by my teacher. They cover a range of topics including absurdist philosophy, the book's contextual background, the introduction and epilogue, Camus himself, Mersault and the other characters, and the book ...
En quoi ce passage propose-t-il une satire de la justice?
‘L’Étranger’, paru en 1942, est le premier roman de l’écrivain et philosophe français, Albert
Camus. Après avoir commis un meurtre, le personnage principal, Meursault, se retrouve aux
mains de la justice. La deuxième partie du roman est donc dédiée aux interactions entre
Meursault et le système judiciaire. Dans cette dissertation, je vais examiner comment
Camus en fait une satire à travers le procès de Meursault.
Il est reconnu depuis longtemps dans le système judiciaire français que toute personne a le
droit d'être jugée dans le cadre d'un procès équitable. Celui de Meursault, en revanche, ne
possède aucune équité, puisque personne ne le défend vraiment. En raison de son
caractère, il semble que sa culpabilité est décidée depuis le début du procès. Surtout, on
note le parallélisme entre le procureur général, qui ‘tendait ses mains et dénonçait la
culpabilité, mais sans excuses’ et l’avocat de Meursault, qui ‘levait les bras et plaidait
coupable, mais avec excuses’. Cette ressemblance de leur discours et position physique
souligne l’enfermement de Meursault dans un système judiciaire biaisé contre lui. De plus,
même pas Meursault peut se défendre parce que son avocat lui demande de se taire. Sans
que Camus y fasse expliquement référence, l’exclusion de Meursault pendant son procès
reflète le roman de Stendhal ‘Le Rouge et Le Noir’, dans lequel un jeune homme regarde
son procès se dérouler sans pouvoir l’influencer. Meursault exprime ce sentiment tragique
de l’impuissance et il est donc assassin et victime à la même fois.
Dans l’avant-propos, Camus écrit ‘dans notre société, tout homme qui ne pleure pas à
l'enterrement de sa mère risque d'être condamné à mort'. Ce thème se voit dans le procès,
pendant lequel Meursault remarque ‘on a beaucoup parlé de moi et peut-être plus de moi
que de mon crime’. Cela renforce le registre satirique du texte car il devient évident que
Meursault est condamné à mort parce qu’il reste indifférent aux valeurs morales et sociales.
Bien que cela n’ait rien à voir avec son crime, le procureur met l’accent sur le comportement
de Meursault le lendemain de la mort de sa mère, faisant de lui un homme sans sentiment et
regret. Le procès est donc de l’homme lui-même, plutôt que de son crime. Il me semble que
Camus fait une caricature de la justice de cette façon pour démontrer la nature superficielle
et absurde de nos jugements.
Camus souligne la nature satirique du procès à travers le comportement du procureur, qui
apparaît comme un acteur tout au long du contre-interrogatoire. Déterminé à faire tomber
Meursault, sans préoccupation pour l’authenticité, il transforme les faits du cas pour
démontrer que Meursault est un monstre. Ainsi, il l’accuse de parricide, ce qui est
évidemment ridicule. Le procureur maîtrise l’art de la rhétorique, et donc ses discours
réussissent à convaincre tout le monde. Le procès donc semble un morceau de théâtre où
Meursault est le seul qui ne fait pas semblant. Il est possible que ce côté absurde de l’ordre
public s’inspire des perspectives de Pascal Pia, avec qui Camus travaillait à l'Alger
Républicain et qui était un modèle de la sensibilisation absurde. Il me paraît que Camus
suggère que le système judiciaire, auquel on a tendance à recourir pour trouver du sens, est
aussi absurde que la société qui l'entoure.
Pour conclure, Camus dépeint de façon satirique un système qui valorise l’illusion de la
justice, au lieu de la vraie équité. Puisque Meursault refuse de mentir, ce système
fondamentalement malhonnête ne le comprend pas. Il est donc un étranger dans ce milieu.
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