Class notes

Anciennes et nouvelles élites sociales

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Course
Histoire 19e siècle

Institution
Institut D\'Etudes Politiques De Lille (Sciences P)

Il s'agit d'un cours d'histoire de première année d'IEP portant sur le 19e siècle. Il est structuré de la façon suivante : I - Les élites sociales au XIXe siècle A - Comment définir des groupes sociaux ? B - Le triomphe de la bourgeoisie française ? II - La bourgeoisie dans la s...

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Number of pages 6
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Type Class notes
Professor(s) ;
Contains All classes

histoire
histoire 19e
histoire sociale
histoire france
histoire europe

Institution
Institut d'Etudes Politiques de Lille (Sciences P)
Education
IEP
Course
Histoire 19e siècle

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COurs d'histoire IEP 1A 19e siècle

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1. Class notes - Cours histoire 19e siècle première année iep
2. Class notes - Parlementarisme et democratie les modeles britannique et americain.
3. Class notes - Le liberalisme conservateur de la monarchie de juillet
4. Class notes - Le xixème et la revolution française
5. Class notes - Les unites allemande et italienne
6. Class notes - Nation et nationalites en europe
7. Class notes - 1848 le printemps des peuples
8. Class notes - L’ere du suffrage universel - le suffrage dirige
9. Class notes - Anciennes et nouvelles élites sociales
10. Class notes - La ville en europe au xixe siècle
11. Class notes - L'ère du suffrage universel : les compromis républicains
12. Class notes - L'héritage de la révolution et de l'empire
13. Class notes - Vers une culture de masse
14. Class notes - Construction des empires coloniaux et colonialisme
15. Class notes - Modernité et archaïsme dans les campagnes
16. Class notes - Nationalismes en europe - 1880-1914
17. Class notes - Les ouvriers dans les sociétés européennes
18. Class notes - Les tensions internationales à la veille du premier conflit mondial
19. Class notes - L'allemagne et l'angleterre : deux grandes puissances
20. Class notes - Religion et modernité en europe
21. Class notes - Les socialismes
22. Class notes - Les femmes dans les sociétés européennes
23. Class notes - Nouveaux langages, nouveaux modèles - vers un renouveau artistique et scientifique
24. Class notes - Migrations, exclusion et intégration
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L’Europe au XIXe siècle 1

ANCIENNES ET NOUVELLES ELITES SOCIALES

I- Les élites sociales au XIXe siècle
A- Comment définir des groupes sociaux ?

 Problèmes méthodologiques ?
C’est un terme infiniment complexe. Qu’est-ce qu’une élite sociale ? Spontanément, il y a un
marqueur financier, cad que déjà on a une représentation sociale qui fixe une élite par rapport à la
possession de l’agent. Mais ce n’est pas évident car la société de l’Ancien régime fixe l’élite sur la
naissance. Le modèle du bourgeois est donné abondamment par la littérature, de Balzac à Proust
(salon des Guermante et le salon du Verdurin). Il y a toujours l’idée d’une ancienne élite. Le
bourgeois c’est d’abord, dans un premier temps, un entre-deux. C’est la première middle-classe. Le
Larousse de 1865 : « individu de la classe moyenne, intermédiaire à la classe ouvrière et à la classe
noble. ». Quel cens prendre pour qualifier le bourgeois ? Le suffrage censitaire n’exclut pas la
noblesse mais jsq au moins 1880, la majorité des grandes fortunes sont nobles. En revanche, on peut
quand même noter que le suffrage censitaire est intéressant, il est borné. Plus généralement, le
suffrage censitaire s’il ne l’élimine pas, en même temps, il donne une valeur institutionnelle à
l’argent. De ce point de vue, si l’on dit que l’on vote par la fortune, on reconnaît la valeur de la
fortune. Celui qui s’est enrichi a fait preuve de grandes capacités et c’est reconnu
institutionnellement. De ce point de vue, le suffrage censitaire est un critère. La bourgeoisie est liée à
une aisance financière qui n’est pas héritée.
Le bourgeois c’est aussi un capitaliste mais que dans certains pays. Il y a une bourgeoisie importante
dans certains endroits où peu de capitalisme. Cependant, on peut quand même tirer non pas une
définition précise mais des éléments qui permettent de comprendre ce qu’est un bourgeois. La
fortune est récemment acquise et urbaine.
Quand un ouvrier ou domestique, « mon bourgeois » est le patron.
On ne trouve pas de critères objectifs qui fonctionnent absolument mais ça ne veut pas dire qu’ils
sont sans intérêt.
Un bourgeois est une position sociale mais aussi un comportement social. De ce point de vue, le
terme bourgeois a toujours une connotation morale et intellectuelle. Lorsque Balzac parle de
bourgeois, il parle d’une moralité ou d’un comportement bourgeois :
- La reconnaissance du mérite qui permet de s’élever malgré la naissance. L’esprit bourgeois
est un esprit de méritocratie.
- Un attachement absolu à la famille qui permet de perpétuer l’acquis,
- Moralisme très rigoureux.
- L’épargne. L’acquis ne doit pas s’évaporer dans la nature et freiner la consommation
ostentatoire. L’ostentation doit exister mais doit être limitée. On peut être capable montrer
qu’on est riche mais est dangereuse si elle aboutit au gaspillage car fondamentalement,
l’argent c’est l’indépendance pour un bourgeois. La ruine est la perte de l’indépendance.
La métier de journalisme, d’écrivain, peut amener à la bourgeoisie. Thiers se fait des revenus, 125000
francs en un an rien que par la vente de livres et sera considéré comme un modèle de bourgeois. On
a aussi les haut-fonctionnaires, généraux, universitaires. C’est le signe de réussite individuelle, tous
ces gens ont suivi des études, l’ont obtenue par une réussite intellectuelle. Notons que les allemands
sont divisés entre bourgeoisie intellectuelle (Bildungsbürgertum) et bourgeoisie économique
(Wirtschaftsbürgertum)
Tout cela suppose donc qu’une classe sociale existe aussi car elle a conscience de former un groupe
reconnu par les autres. Un bourgeois est qqun qui en a conscience, conscience qu’on le voit comme

, L’Europe au XIXe siècle 2

un bourgeois et que ce groupe est porteur de valeurs communes. C’est donc la conscience de soi et
des autres et de sa position sociale dans cette classe.

 Statut revendiqué et regard distancié
Il est compréhensible que si on le pense par rapport à d’autres groupes sociaux. C’est construire une
identité sociale qui doit reposer sur un rejet des valeurs des autres groupes sociaux. Dans un premier
temps, les valeurs de la bourgeoisie s’opposent aux valeurs aristocratiques :
- l’épargne/ ostentation exagérée – donc la mesure
- le mérite/ naissance
- risque/ routine
- efficacité et spécialisation professionnelles/ structure sociale figée
voici un certain nombre de duos conflictuels qui permettent à la bourgeoisie de s’opposer à
l’ancienne élite.
Mais elle va associer totalement ses valeurs et son destin à la notion de progrès. C’est bien l’idée du
mobilisme de l’ancienne élite au progrès de la nouvelle élite.
Le cens c’est bien la récompense du mérite, des capacités, la sanction d’un pouvoir qui n’est plus
héréditaire.
De plus en plus, la bourgeoisie cesse de s’opposer à l’aristocratie mais s’oppose à la classe ouvrière.
Les classes moyennes vont de plus en plus définir ses propres valeurs contre la bourgeoisie
dominante. Les lower middle class en 1880, elle va se réapproprier son discours et va accuser la
bourgeoisie d’être une classe fermée, de donner le pouvoir à l’hérédité. C’est la petite bourgeoisie
des années 1880 qui se réapproprie le discours de mérite social contre la bourgeoisie. Tout le
discours sur la méritocratie républicaine peut être lue de cette manière. Il y aussi une lecture civile
très forte. Tout cela aboutit à un regard très distancié. La bourgeoisie va être critiquée par l’ancienne
élite sociale et par la petite bourgeoisie et les ouvriers. JB Ingres, Portrait de M. Bertin (1833) ou
encore caricature d’Honoré Daumier.  Convergence de regards critiques de tous les milieux sociaux
mais aussi des milieux politiques. La critique s’est faite a priori par les contemporains. La critique
ultérieure s’est faite au nom des valeurs ouvrières. Plus récemment, une critique a posteriori s’est
développée est féministe : c’est la société de l’émancipation de l’individu masculin. Or, cette
résistance absolue de la société du 19 e siècle à l’égalité des sexes peut être vue et comprise comme
la csq de deux principes fondamentaux de la société bourgeoise :
- la volonté d’accroitre les différenciations sociales et de spécialiser le travail  spécialisation
du travail social des femmes qui les enferme dans le travail domestique
- la grande importance de la famille car elle le lieu de reproduction des valeurs bourgeoisie, de
la réalisation de soi  exclusion de la femme de la société, ou du moins de l’espace public,
ce qui fait que le 19e siècle est un siècle de recul, des inégalités entre les sexes. Les femmes
ont moins de droit au début du 19 e qu’à la fin du 18e – Ancien Régime (pas d’égalité des sexes
à cette époque). L’opposition à ces inégalités voit le jour au 19 e au nom de l’individualisation
de la société. Le féminisme nait et va faire avancer les choses

 Unité et diversité de la bourgeoisie européenne
Il y a une forte diversité dans le temps et dans l’espace.
- RU : apparition précoce du bourgeois puissant. A l’inverse de l’Allemagne ou de la France, les
middle class n’ont pas de société d’ordre à détruire. La bourgeoisie anglaise n’a pas d’état
national à construire et donc pas de marché à établir. L’Angleterre se caractérise très tôt par
un système où la riche aristocratie est déjà au début du siècle tournée vers les affaires. Se
sont tissés de nbx liens entre anciennes et nouvelles élites. La noblesse anglaise est plus
ouverte. Il est intéressant de voir que les industriels qui réussissent sont anoblis par la Reine
(lords). Des stratégies matrimoniales sont mises en place très vite. Elle se caractérise par une
absence totale de dédain pour l’argent. Au fur et à mesure que l’on avance dans le siècle, la

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