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Résumé Initiation à la littérature comparée

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Initiation à la littérature comparée

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  • March 17, 2023
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La naissance de la littérature comparée

La naissance de la littérature comparée s’éclaire d’abord par les fondements
esthétiques de la critique à l’époque romantique. Par ailleurs l’invention, entre le xviiie et
le xixe siècle, de la notion de « littérature », qui se substitue à celle de « poésie »,
suppose la relation, théorisée en particulier par les romantiques allemands, entre lit-
térature et civilisation. Cela explique par exemple le rôle assigné au christianisme dans la
création littéraire, y compris dans les vues d’un Chateaubriand. Par principe, l’approche
fait donc nécessairement intervenir l’interculturalité. Enfin, la réalité institutionnelle de
la littérature comparée a suivi cette émergence intellectuelle d’une nouvelle vision de la
littérature, et l’histoire institutionnelle de la littérature comparée au cours du xixe siècle
s’est construite autour de deux dates importantes : l’attribution, à la Sorbonne, de la
chaire de « Littérature étrangère » à Fauriel en 1830, en pleine époque romantique ; et
celle, à l’université de Lyon, de la première chaire de « Littérature comparée » à Joseph
Texte, en 1895, à la toute fin du siècle.

Premières approches comparatistes

Dans son origine même, la littérature comparée suppose un lien très fort entre
l’œuvre et son contexte culturel. A cet égard, elle se comprend à la lumière de la célèbre
for- mule de Bonald : « la littérature est l’expression de la société1 », définition qui rend
compte de la perspective générale de la critique à l’époque romantique. C’est, en effet, au
tournant du xviixe au xixe siècle que l’on peut situer les pre- mières approches
comparatistes. Certes institutionnellement, il faut attendre en France les dernières
années du xixe siècle pour que Joseph Texte se voie attribuer la première chaire de
littérature comparée, à l’université de Lyon. Mais dès 1830, Fauriel occupe la première
chaire comparatiste, alors appelée chaire de « littérature étran- gère ». La reconnaissance
institutionnelle suit une réalité établie depuis longtemps. Car l’expression de
« littérature comparée » est employée dès 1817, par François Noël, « pour caractériser
des Leçons anglaises de littérature et de morale sur le plan des leçons françaises et des
leçons latines1 ». En outre, lorsque Fauriel est nommé à la Sorbonne en 1830, son
activité critique est, comme on l’a vu, déjà ancienne. Par ailleurs dès la fin du
xviiie siècle, des revues comme La Décade philosophique ou Le Spectateur du nord
développent une approche de la littérature où la comparaison des cultures nationales et
le lien entre esthétique et contexte culturel est dominant. Fauriel fait alors figure de
novateur, à côté de Ginguené et contre la tradition critique représentée par Laharpe.

Œuvres étrangères et goût national

, La critique de la Décade s’ouvre en effet aux œuvres étrangères, auxquelles elle
consacre une rubrique spécifique, mais en les éclairant par le goût national. L’analyse
très connue de l’Hermann und Dorothea de Goethe, par exemple, conclut que de telles
œuvres ne peuvent convenir à la littérature française. Voici ce qu’écrit Gérando, l’au- teur
de ce compte rendu : « le genre d’Hermann et Dorothée ne peut devoir son succès qu’aux
mœurs de la nation à laquelle on le destine ». Le présupposé est un relativisme
esthétique qui s’oppose au dogme classique du beau universel : selon Gérando, Goethe
propose une peinture des « mœurs domestiques » qui paraîtrait triviale au public fran-
çais2. Un an auparavant, en 1799, Humboldt publie dans le Magasin encyclopédique un
essai intitulé « Sur l’Hermann et Dorothée de M. Goethe », qui aborde le problème sous
un angle légèrement différent. Humboldt y affirme qu’« il est impossible de sentir
entièrement un poète étranger3 ». C’est déjà le problème de la réception qui est posé, de
l’interrelation entre une œuvre et son « premier public » – pour reprendre la
terminologie de Jauss. Une telle entreprise critique peut être mise en rapport avec le
renouvellement, à la même époque, de la façon d’envisager la littérature. En 1799 encore,
dans ses Proylées, Goethe fait paraître une autre étude de Humboldt, intitulée « Sur la
scène tragique française contemporaine » (« Über die gegenwärtige französische
tragische Bühne »), essai dont la fortune, aussi bien en France qu’en Allemagne, fut
considérable. Dans une lettre du 28 octobre 1799, Goethe écrit à Humboldt pour lui dire
à quel point Schiller et lui-même en furent influencés. Effectivement, ses Règles pour les
acteurs (Regeln für Schauspieler) s’en inspirent largement pour exposer la façon de
transposer sur la scène allemande les beautés de la tragédie française. En France,
Charles de Villers en propose une traduction, dès 1800, dans Le Spectateur du Nord4. Et
dans De l’Allemagne, en 1813, Mme de Staël reprenait à Humboldt l’idée de l’importance
du caractère national et des mœurs d’un pays pour expliquer en particulier l’art
dramatique. Selon Humboldt, l’analyse du théâtre d’une nation tient à l’examen « de ses
autres arts, de ses mœurs, de son caractère, de sa manière de voir, de sentir et de
s’exprimer ».

L’idéal romantique

La notion de « romantique » devient, dans la critique, un enjeu esthétique important.
Elle permet en effet tout d’abord d’envisager les relations littéraires entre les nations et
de montrer comment cette esthétique nouvelle, appelée romantique, résulte d’une
circulation des formes. Mais elle conduit également à confronter les littératures natio-
nales en les rapportant aux mœurs et aux formes de la civilisation dont elles sont issues.
La lettre de Villers adressée en 1810 à Millin, le rédacteur du Magasin encyclopédique,
est représentative de cette démarche. Le sujet en est l’édition récente d’un recueil de
Minnelieder souabes, que Villers compare aux troubadours de Provence ; mais c’est pour

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