L’ANALYSE DES INVESTISSEMENTS
En finance, il existe deux types d’investissement, tous deux requis par la réalisation des
marges : les investissements au sens classique (machines, bâtiments, R&D… = acquisition d’actif
immobilisé), et le besoin en fonds de roulement.
I/ L’analyse des investissements au sens classique du terme
L’analyse des investissements va nécessiter de se poser 2 questions :
- Quel est l’état de l’outil industriel de l’entreprise aujourd’hui ? Vétuste ? Moderne ?
- Quelle est la politique d’investissement de l’E ? Accroit-elle ou réduit-elle son outil de
production ?
A) L’état de l’outil industriel de l’entreprise
actif immobilisé net
État actuel de l’outil industriel et commercial =
actif immobilisé brut
Actif immobilisé brut = prix d’achat historique des actifs
Actif immobilisé net = actif immobilisé brut – amortissement cumulés
On trouvera ces informations dans le bilan de l’entreprise, ou dans l’annexe le cas échéant. Ce
ratio nous renseigne sur l’âge, et donc sur la compétitivité de l’outil industriel.
Ex 1 : Une entreprise dont l’actif immobilisé net présente 90% de l’actif immobilisé brut possède un
outil de production récent (on n’a pas encore bcp amorti l’outil industriel).
Deux conséquences possibles :
- Pas d’investissements importants dans le futur proche (donc peu de financements à aller
chercher).
- Possibilité d’impact négatif sur les marges dû à l’effet de rodage du nouvel outil.
Ex 2 : Une entreprise dont l’actif immobilisé représente 20% de l’actif immobilisé brut possède un outil
productif vétuste.
Deux conséquences possibles :
- Une perte de parts de marché due à des coûts de production non compétitifs
- Recherche de financements pour renouveler l’outil industriel vétuste
B) La politique d’investissement de l’entreprise
Il s’agit de se demander si l’entreprise est en période d’accroissement, de maintien ou de
réduction de son outil de production, et de s’intéresser dans quelle mesure cela est lié au CA. Pour ce
faire, il va falloir comparer la dotation aux amortissements et le montant des investissements annuels.
, Si j’investis en moyenne moins chaque année que la dotation aux amortissements, cela signifie
que je suis en train de réduire la taille de mon outil de production (cohérent le taux de croissance du
CA ?).
Si l’activité croit mais que les investissements sont inférieurs aux dotations aux amortissements,
on peut penser que, soit l’E dispose d’un outil actuel surdimensionné qui permet de produire bcp plus
sans nouveaux investissements, soit l’E entre dans une logique de sous-traitance/externalisation de la
production.
Si à l’inverse les dotations sont largement inférieures aux investissements, cela veut dire que je
suis dans une logique d’accroissement significatif de la taille de mon outil industriel (là encore, logique
avec le CA ?).
Quoiqu’il en soit, la politique d’investissement doit être cohérente avec l’évolution du CA.
Ex : L’Oréal
En moyenne sur 5 ans, les investissements annuels sont significativement supérieurs aux
dotations aux amortissements (+15% en moyenne) on retrouve le challenge de L’Oréal = conquérir
les marchés émergents (construire des nvlles usines de produits cosmétiques etc en Asie, Afrique,
Amérique Latine).
Ex 2 : Arcelor Mittal (principalement actif en Europe).
On n’est plus sur un marché en croissance : depuis 2008, la conjoncture du marché de l’acier
n’est plus du tout ce qu’elle était opposé de L’Oréal. Face à la baisse de demande en acier en
Europe, le groupe réduit son outil industriel (fermeture d’usines sidérurgique en se concentrant sur les
plus efficaces…).
Ex 3 : GREMLIN impossible de porter un diagnostic sur la vétusté ou la modernité de l’outil de
production puisque GREMLIN ne donne pas ses immobilisations brutes dans ses comptes. Par contre,
on peut porter un jugement sur la politique d’investissement de GREMLIN, et apprécier si elle est
cohérente avec ce qu’on a vu par ailleurs.
Puisque la dotation aux amortissements, qui est utile pour qualifier la politique
d’investissement d’une société n’apparaît pas dans le compte de résultat (puisqu’il est présenté par
fonction et non par nature), je vais aller la chercher dans le tableau des flux de trésorerie. Dans ce
même tableau, on trouve les investissements. C’est ces deux lignes qu’on va comparer.