L’Europe au XIXe siècle 1
PARLEMENTARISME ET DEMOCRATIE : LES MODELES BRITANNIQUE ET AME-
RICAIN
I- L’affirmation de la prépondérance britannique
A- Une hégémonie mondiale
Une puissance coloniale
Le RU est sorti très renforcé des guerres napoléoniennes. Son seul vrai concurrent dans les marchés
coloniaux cad la France a été supprimé. En 1815, le RU s’affirme comme une puissance militaire
continentale de premier ordre. La perte des 13 colonies américaines après la guerre américaine est
compensée par de nouvelles conquêtes. La principale est le sous-continent indien. La conquête de
l’Inde commence par le Bengale effectuée par la Compagnie anglaise des Indes orientales. En 1850,
on considère que la conquête indienne est achevée faisant ainsi de l’Inde « le joyaux de la cou-
ronne ». Cependant, jsq à la révolte des Cipayes, c’est la compagnie qui assure le pouvoir politique
dans la colonie indienne. On a une colonisation assurée par une compagnie privée. Pour assurer cette
domination commerciale, le RU témoigne d’un intérêt particulier pour les places permettant de
contrôler le commerce maritime. La première de ces places est le détroit de Gibraltar qui devient an -
glais en 1714, Malte devient britannique aussi. En 1806, le RU acquiert le Cap qui est essentiel pour le
commerce à l’époque où n’existe pas le canal de Suez. L’objectif est de chasser les colons néerlandais
(le Grand Trek). En 1819, Singapour est obtenu et HK qui est intégré à l’Empire britannique après la
1ère guerre de l’Opium en 1842. Il y a des colonisations en Afrique (Sierra Leone, Côte d’Or). Les bri-
tanniques s’intéressent surtout aux places de contrôle maritime en Afrique, conquêtes peu étendues
mais permettent le contrôle clé des routes maritimes. L’Angleterre développe des colonies de peu-
plement : Australie, NZ (1840), Canada (depuis 1763, fortement renforcé par l’arrivée des royalistes
américains qui se sont installés au Canada). D’abord sous la forme d’exploration, la colonie permet
de déporter des bagnards. Cela assure une domination politique, militaire, commerciale, coloniale
qui est parfaitement visible dès 1815 mais qui va ne cesser de se renforcer sur l’ensemble du siècle
Le « take-off »
Il y a un décollage industriel qui se manifeste dès le début du siècle. On peut parler de décollage
seulement pour le RU, tout autant dans la mécanisation que dans la production. On peut le repérer
dans le textile, mines et métallurgie mais aussi grâce à un développement précoce du chemin de fer.
Liverpool-Manchester ouverte en 1830. A la fin du siècle, le RU transporte 1Md de passagers dans ce
train. Il y a une modernisation de l’agriculture avec les engrais chimiques (sulfates) PNB x14. Le
développement est renforcé par le boom victorien médian = période d’accélération du take-off entre
1850 et 1870. Il s’appuie sur le développement exponentiel du chemin de fer sur le territoire. Tout
ceci permet au RU de représenter à la fin de ce boom, le ¼ du commerce mondial à lui seul, 60%
charbon mondial, 50% des tissus de coton et 40% de l’acier mondial. Tout ceci va être renforcé pour
comprendre la spécificité de l’économie : passage d’une économie protégée à une économie de LE.
Elle est sanctionnée par l’affrontement entre propriétaires fonciers protectionnistes sur les coûts du
blé et l’école de Manchester (économie classique) défendant les idées libérales autour des théories
de Smith et de Ricardo (élu au Parlement britannique de 1819-1823). Cette opposition 1839 :
création de l’Anti-Corn Law League par Robert Peel qui mène une campagne pour le L-E avec soutien
des industriels droits sur la laine et le coton en 1844. Il abolit les lois protectionnistes. En 1843, il
abolit l’interdiction d’exporter les machines. Les Corn laws sont abolies en 1846 alors que le dispositif
, L’Europe au XIXe siècle 2
L-E est renforcé par l’acte de navigation de 1849. Toutes ces mesures font que l’exportation est le
moteur de l’économie britannique, exportation de produits manufacturés. En 1910, l’exportation bri -
tannique est tournée à 25.2% vers l’Asie alors que près de 35% vers l’Europe continentale et plus de
10% vers Amérique du Nord. Cette domination est aussi financière et monétaire. La livre sterling est
la monnaie internationale.
L’importance de la démographie
La croissance démographique est très forte, 15.6M en 1801, 27.3M en 1851, 41.5M en 1901. Il faut
rajouter que le RU compte aussi 7.5M de migrants (partis essentiellement vers les EU). On a une très
forte natalité. Jusqu’en 1880, on est encore à 6 enfants/ femme alors qu’en France elle est de à peine
supérieur à 2 mais en 95, seulement à 2.3. cette progression est accompagnée d’une urbanisation ga -
lopante. Dès 1851, et à cette époque le RU est une exception mondiale, la barre des urbains est pas -
sée au-dessus de 50%. 75% à la veille de la 1GM en 1913. Cette croissance urbaine développement
de la croissance de la ville, étendue de la ville avec le développement de la suburbanisation et impor-
tante modernisation urbaine. Le métro londonien est développé dès 1863 (France 1901). Tout ceci
fait que le RU, l’Angleterre surtout, incarne un modèle de modernité : économique, sociale, politique.
B- Un modèle politique (le Westminster model)
Un régime parlementaire
La 1er janvier 1801 est constitué le RU qui réunit Angleterre, Ecosse et les colonies . Le système qui di -
rige ce grand territoire est une monarchie au sein de laquelle le libéralisme politique s’impose pro -
gressivement avec des pouvoirs séparés et un exécutif qui s’incarne de plus en plus dans la personne
du PM qui sur le plan de l’organisation politique tend à prendre le dessus sur le Roi ou la Reine à par-
tir de 1837. Le parlement est partagé entre la Chambre des Lords et la chambre des communes élue
par le suffrage censitaire qui est moins étroit que le suffrage car on a 400 000 électeurs alors qu’en
France on a au max 110000 électeurs.
Le bipartisme est organisé autour de 2 partis :
- le parti whig : libéral
- le parti Tory (parti des propriétaires fonciers donc à priori protectionniste – Lord Liver-
pool PM)
Il y a une forte identité religieuse qui fait que l’anglicanisme a à sa tête le souverain britannique.
Cette identité religieuse à une différence d’accès aux droits. Les pratiquants non conformistes ne
possèdent pas les mêmes droits que les anglicans.
Ce système britannique est aussi marqué par une importante contestation sociale qui est radicale.
Dès 1824, les premières formes de syndicats (Trade union) sont légalisées.
La progressive démocratisation du corps électoral
En 1829, des mesures sont prises pour réduire le corps électoral Irlandais. A partir des années 1830,
on entre dans une période de grandes réformes élargissement progressif du corps électoral bri-
tannique et qui va faire au milieu du siècle du système britannique le modèle d’un système constitu -
tionnel. Ceci s’appuie sur une victoire des whigs qui gagnent en 1830. Il peut s’appuyer sur le roi
George V prise de mesures libérales. En 1833, l’esclavage est aboli dans l’économie britannique. Et
en 1832, le Reform Act permet d’élargir très sensiblement le cens électoral. On passe 400000 élec -
teurs à 810000. Il essaye aussi d’améliorer les conditions d’élection en supprimant les « bourgs pour-
ris » (circonscriptions électorales héritées du passé anciennement importantes mais dépeuplées). On
redécoupe la carte électorale et en 1835, le Municipal Corporation Act crée des conseils municipaux
dans 138 villes. en 1851 : les ¾ des conseillers municipaux sont élus par l’ensemble des pères de fa-
mille qu payent un impôt minimum, le dernier quart étant des échevins choisis par les conseillers. Cet
élargissement et la loi sur les conseils municipaux font du modèle britannique le système libéral ou-
vert. Mais ce système entraine des débats : loin du SU, la réforme ne met pas fin aux abus car pas