L’Europe au XIXe siècle 2 1
VERS UNE CULTURE DE MASSE ?
I- L’invention du temps pour soi ?
A- Les usages du temps dans les sociétés préindustrielles
Temps rythmé par les travaux des champs et le calendrier liturgique
Calendrier du Moyen-Age : le livre d’heure, réglait le temps, illustré par des miniaturistes
2 parties : ciel et terre, ≠ espaces de mesure du temps
- Ciel, 2 plans
o Signe du Zodiaque
o Cycles lunaires
- Terre, 2 plans :
o Travail des champs, à chaque mois, une activité agricole rythme du temps agraire
o Château, on n’y travaille pas, temps ≠ nourricier, périodes de non travail pas vécue
comme vacances, temps angoissant de l’hiver
Pas de séparation stricte entre le temps de travail et de non travail, pas de temps de loisir
Dans l’espace du château, espace du loisir, de la noblesse (= classe de loisir), travail interdit et donc
divertissement avec tournois, banquets -> activités de loisir pour la noblesse
Dans le temps des sociétés pré-industrielles : il n’y a pas de temps spécifique consacré au loisir,
temps cyclique, qui revient régulièrement et dont les évènements sont perpétuels :
- Calendrier agraire (vendanges par exemple)
- Calendrier religieux avec les fêtes religieuses
Pas de séparation temps de loisir, temps de travail (pas de récré)
Moments de loisirs, ancrés dans les fêtes religieuses et donc pas vraiment temps de loisir
Conception du temps qui sera bouleversée au XIXème
Vers une nouvelle perception du temps
Invention car le loisir est lié à une nouvelle perception du temps, un temps qui s’accélère, n’est
plus marqué par le rythme agraire, mais par le rythme de la ville Temps de l’horloge, temps li-
néaire se substitue au temps cyclique des sociétés pré-industrielles
Temps saisonniers s’efface, fêtes tendent à devenir un moment de congés, de non-travail, et plus
seulement religieuses, tendent à se laïciser
Séparation de plus en + nette entre moment de travail et de non-travail
Temps de non-travail n’est plus un moment angoissant, devient un temps que l’on attend et qu’on
cherche à organiser
Il faut s’occuper et donc généralisation de pratique relative à l’intérieur du château, activités de la
noblesse
Plages de temps à occuper et donc on commence à organiser des loisirs
Tout participe à la généralisation de l’emploi du temps, chaque plage dédiée à une captivité spéci-
fique
L’heure officielle avec le méridien de Greenwich apparaît fin XIXème
Horaires sont + précis : horaires du train, de l’usine, de l’école
Intériorisation de l’horaire qui permet le découpage du temps en plages distinctes
Agenda = invention du XIXème
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La ville devient le laboratoire de la culture du loisir, qui s’invente avant de devenir le loisir de masse
B- les nouveaux usages du temps des élites
Invention du tourisme
Touriste vient d’un rite initiatique de la noblesse anglaise : « Le Grand Tour », lié à l’idéologie des Lu-
mières, élite anglaise qui doit être sociale mais aussi intellectuelle, elle doit s’ouvrir au monde et
donc faire un voyage en Europe (souvent en Italie)
Volonté des élites sociales de s’affirmer comme intellectuelles, nouvelle dimension avec le roman-
tisme car on aime le voyage, recherche de nouveaux paysages, on découvre des civilisations perdues
-> multiplication des récits de voyages (à la recherche de l’origine donc souvent Rome, Grèce ou Jéru -
salem), a la recherche des civilisations mères
On s’extasie devant les paysages, multiplication des dessins, premiers à faire des reportages photo
Nouveau type de livre : le guide touristique, on cherche à normer le voyage (1 er = guide Murray,
puis Guide Johanne en France)
Découvertes de nouveaux espaces comme la montagne, on fait un peu d’aventure
Goût romantique pour les grands espaces, premières excursions en montagne et naissance de l’alpi-
nisme
Les rivages de la manche, avant le bord de mer = territoire du vide, la plage est crainte et ne sert
qu’au pécheurs,
Apparition de stations balnéaires, aristocrates y vont pour le loisir, mais aussi pour l’hygiène,
temps de re-création du corps pollué par la ville (bain de la mer jugé comme sain car froid, salin et
vagues donc turbulences)
Libère le corps de l’homme, mais pas celui des femmes
Mer = lieu mondain, pas démocratique
Les villes d’eau et cures thermales développent (Baden-Baden, Vichy, Vittel, Contrex, etc…) activi-
té de loisir qui se développe, puis exploitation de ces sources minérales pour l’eau
Le flâneur, voyageur romantique urbain
Flâneur = figure typique du XIXème
C’est celui qui a du temps pour flâner donc activité d’élite
Flâner dans la ville c’est nier les contraintes du temps, profiter d’une jouissance oculaire.
« Gastronomie de l’œil » Balzac.
Flâneur selon Auguste Lacroix : « petit nombre privilégié d’homme de loisir et d’esprit. »
Le romancier c’est le flâneur qui écrit. La Comédie Humaine = flânerie dans la société humaine
A lieu dans boulevard, passage, cafés. Le sommet ce sont les passages parisiens.
L’écoulement du temps est effacé en jouissant du spectacle de la ville.
1840, Les Français peints par eux-mêmes, présente les différents « personnages », multiplication
des rôles sociaux. Le flâneur appartient à un petit groupe d’hommes privilégié = « homme de loisir &
d’esprit ».
Flâneur de nuit = noctambule
≠ De l’ouvrier qui lui se lève tôt et travaille 12h/jour, ≠ du bourgeois qui ne va pas dans la rue
Figure de la bohème romantique, jeune gens qui refusent un certain luxe trop facile, un temps en -
cadré, la dictature du travail forme de résistance au nouvel usage du temps
C- Les loisirs urbains au 19e siècle
Lire
Majoritairement dans les villes en raison du taux d’alphabétisation (lors de la Révolution : 80% des
hommes et 68% des femmes à Paris contre 10% des hommes à la campagne)