L’Europe au XIXe siècle 2 1
MODERNITE ET ARCHAÏSME DANS LES CAMPAGNES
I- L’apogée du monde rural (1815-1880)
A- Paysages ruraux et propriété de la terre
L’héritage de la révolution et de l’Empire
La RF c’est la fin d’une société d’ordre, d’inégalités en droit reposant sur un statut social. C’est aussi
pcq c’est la fin de la société d’ordre, c’est un nv contrat social qui repose sur l’individualisme. C’est
aussi la vente des biens nationaux : biens de l’Eglise et les biens de nobles qui ont immigré. Au nom
de ces principes, c’est la sacralisation de la propriété privée, considérée comme droit fondamental de
l’homme dans la DDH. La RF accentue et donne corps au rêve du paysan français, d’être proprio de la
terre qu’il travaille. La RF n’aboutit pas à un chgt massif des terres. 45% des paysans sont proprio en
France en 1815 mais déjà 40% en 1789. S’il n’y a pas de mvt massif, il y a bien le modèle du paysan
propriétaire qui s’est imposé. Comme tout modèle, il fonctionne pour celui qui est en position,
comme de l’espoir. Sur ce modèle, il y a plusieurs limites :
- d’abord, pcq une grande partie des terres acquises pdt la RF et en 1 er lieu la vente des biens
nationaux (terres qui appartenaient au clergé), ont été acquises par des populations riches,
pas forcément paysannes. Exemple, bourgeoisie urbaine qui l’a achetée comme une rente.
- 45% des paysans sont propriétaires en 1815, mais 55% ne sont pas propriétaires et restent
majoritaires. Pour ces populations non propriétaires, il subsiste un certain nb de propriété de
sol. Dans la pratique coutumière de la paysannerie française, la propriété collective a tjs une
place importante : vaine pâture (fait que tout paysan puisse faire paitre son bétail après la
récolte sur une terre d’autrui), biens communaux (municipalités ont un certain nb de terrains
qui appartiennent à la commune, là où le bétail peut être regroupé, la commune nourrissant
le pâtre communal chargé de garder le troupeau), droits collectifs (droit de ramassage du
bois mort, droit de grappiller dans les vignes, droit de glanage). Il y a une partie du territoire
qui est sous le contrôle des populations usagères. Une partie importante de la terre échappe
au principe de la propriété privée et du libéralisme. Tous ces droits sont traditionnellement
oubliés. En 1791, un code rural a été élaboré qui a notamment donné un droit de cloitre son
champ. Ainsi, on interdit le glanage, la vaine pâture toussa. On peut soustraire les terres
closes du système de droit collectif. Mais il subsiste même s’il est peu encadré dans une
situation où le droit de la communauté est un droit social qui a une place plus importance car
il permet la subsistance. Sans communaux, les populations seraient très pauvres. Ça a un
caractère social.
La grande réforme agricole de Napoléon en 1807 : cadastre. Il facilite la propriété privée psq
il représente les parcelles du territoire agricole à l’échelle 5/1000. C’est une préoccupation
fiscale qui est plus importante.
En France, le paysan parcellaire est fort, c’est un idéal mais qui ne permet pas forcément de bien
vivre. On peut être proprio de micropropriétés non suffisantes pour nourrir les familles. On revient
bien à la recherche d’un revenu complémentaire, qui trouvera sa source dans la proto-industrie. En
fait, dans cette période, les deux extrémités progressent : toute petite et grande propriété : la
moyenne propriété soit s’agrandit, soit est parcellée. Sur le plan politique, on peut estimer que
l’importance de ce paysan est un signe de stabilité politique et sociale. Il défendra sa propriété et en
même temps, le fait qu’il soit proprio sera un frein important à l’immigration vers la ville.
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Le modèle sociodémographique français
La part des paysans dans la population totale ne cesse de baisser pdt tout le 19 e. (83-76-65%).
Pourtant le nb de paysans augmente pdt toute la 1 ère moitié du 19e siècle. La population paysanne en
France arrive à son max en 1846. Année de crise agricole, la population agricole commence à
diminuer au moment de la crise. En 1846 : 27,3M de paysans contre 24,5M en 1806 et 25,5M en
1881. Toujours une population énorme.
La démographie française a une spécificité. C’est une baisse précoce de la fécondité. La France n’a
pas connu d’explosion démographique. la France a connu l’ancien régime et tout de suite quand la
mortalité a baissé, le taux de natalité a baissé en même temps. On retarde l’âge du mariage,
protection aussi. Dans la 1ère moitié du siècle, les ruraux font plus d’enfants que les urbains mais ça
s’inverse. On ne peut pas dire qu’il y a de spécificité rurale mais d’une spécificité nationale de la
démographie. Pq font-ils moins d’enfants ?
- recul de la religion
- contraception favorisée – avortement
- importance du paysan parcellaire dans ce qu’il est et ce qu’il fixe comme modèle : le paysan
ne veut pas avoir deux garçons car sinon il y a séparation de la terre. Ce qu’il aura acquis
disparaitra à sa mort. Le moyen paysan, s’il a trop d’enfants, ses héritiers seront déclassés
socialement. Volonté de ne pas dissiper l’héritage.
Dans le même temps, l’espérance de vie augmente malgré les guerres napoléoniennes.
Il y a donc un dynamisme qui est arrêté en 1846 jsq 1851 avec la crise agricole. Dans cette 1 ère moitié
protocapitaliste, les migrations rurales restent très maitrisées. D’abord, pcq proportionnellement et
comparativement, les campagnes sont peu fécondes. Aussi, pcq un modèle paysan est confirmé et
renforcé par la RF qui est la voie honorable : échapper à la dépendance éco et à la précarité. Ce qui
garantit cela, c’est la propriété et de ce point de vue, elle s’oppose au salariat. Le salarié est celui qui
vend son T, donc c’est un déclassement. L’espoir est dressé sur la terre. C’est pr cela que le paysan va
d’abord chercher à dvlpper une pluriactivité. Elle est donc plus forte que l’exode, en particulier dans
la partie Nord de la France. Il y a quand même des départs vers la ville, mais moins que dans les
autres pays engagés dans l’industrialisation et quand ils existent, ils touchent les populations les plus
pauvres, déclassées dans les campagnes. Les propriétaires restent donc. Quand ils migrent, les
proprios migrent en général pr le chef-lieu le plus proche. Si on prend l’ensemble des mouvements
des flux migratoires, les ruraux sont minoritaires. Les ouvriers agricoles pauvres circulent. Il y a aussi
des migrations temporaires non agricoles. Les mouvements migratoires changent d’échelle.
Modèle de la propriété foncière en Europe continentale
Il faut retenir un ct nb de modèles :
- Prussien. 59% des actifs en Allemagne en 1806 -> 50% dans l’agriculture avec hausse de la
population (25 -> 32). D’abord, il y a des réformes libérales – libéralisation des paysans :
émancipation progressive des paysans v/v des seigneurs et la disparition des contraintes
communautaires. L’individualisation aboutit à des tensions sociales et la disparition de ces
contraintes aboutit à la pauvreté. Cela signifie donc la misère pour les non-proprios qui sont
de ++ nbx à cause de processus démographique de l’Allemagne. Déclassement social des
paysans hausse de la délinquance (vol du bois devient un délit majeur). En 1848, ce n’est
pas un mvt spécifiquement urbain mais une participation des campagnes se produit. Les
revendications sont la suppression de tus les droits féodaux, octroi à chaque paysan une cte
qqté de bois, et un meilleur salaire agricole. La noblesse recule. 4/7 des terres sont aux
nobles 2/7. Les junkers se constituent en classe sociale dominante qui se referme,
refusent toute intégration ce qui entraine une absence totale d’amalgame entre anciennes et
nouvelles élites. La petite paysannerie est marquée par un mvt de paupérisation. Là aussi,
face à cela, la solution est la pluriactivité, pas seulement dans l’industrie.
- Méridional : 75% -> 55% part des actifs dans l’agri. Il y a une grande diversité des situations
des paysans. Au nord, dans la plaine du Pô, c’est la terre des grands fermiers qui embauchent