L’Europe au XIXe siècle 2 1
LES SOCIALISMES
I- L’invention du socialisme
A- Les « Utopies »
Le mot utopie vient d’un ouvrage de Thomas More « Utopia » en 1516 qui va faire école. C’est l’idée
du voyage imaginaire de découvrir un pays idéal, d’une société idéale. Toute une tradition de la
philosophie politique se retrouve. Le mot utopique a été dépréciatif, souvent employé par des
socialistes marxistes qui se réclamaient scientifiques et il servait à déqualifier les idéologies qui ont
pu être élaborées mais qui sont importantes – socialisme romantique ou pré-marxiste.
Saint-Simon
Saint-Simon est comte, Claude Henri de Rouvroy. Il est né en 1760. Il participe à la RF. Claude Henri
Bonhomme après la révolution. Cependant, il ne fait pas que participer à la RF, il s’enrichit pendant la
révolution en spéculant sur les biens nationaux. En 1793, il est arrêté et une fois libéré, il se
concentre sur ses écrits 1803 – 1825, l’Organisateur, le système industriel. Sa théorie est de diviser la
société en 2 classes : classes utiles et inutiles :
- inutiles : oisives : armée et noblesse
- utiles : classes industrielles, qui produisent les biens de consommation et la diffusion du
savoir direction de la société.
Ce sont les classes qui peuvent faire avancer la société dans une notion fondamentale de progrès. Le
temps n’est plus un temps circulaire mais linéaire. L’homme avance vers un futur qui doit être un
mieux. Dans les classes industrielles, il y a communauté d’intérêt donc pas de lutte de classe entre
patron et ouvrier. Les classes inutiles sont des classes inactives, il utilise une parabole « des abeilles
et des frelons ». C’est le travail associé à la ruche. C’est une idée que n’a pas inventée Saint-Simon.
Napoléon avait deux allégories qui représentaient l’Empire : l’Aigle et l’Abeille. Tout ceci fait que,
comme tous les utopistes, Saint-Simon pense que l’organisation sociale est plus importante que la
nature de l’Etat. Il est indifférent à cela mais ceux qui dirigent doivent être ceux qui sont utiles à la
société et non les parasites. Au cœur de cette pensée, on va vers qqchose et on ne contente pas de
tout répéter.
Cette notion de progrès repose sur un éloge absolu de la science. Pour lui, elle est la nouvelle religion
du 19e qui permet de construire le progrès. 1903, lance une prescription en faveurs des actes
Newton. Son socialisme est plus une sociologie qui accorde une part plus importante à la rationalité
plutôt qu’à l’égalité. Ce n’est pas un hasard si le secrétaire particulier en 1817 de SS est Auguste
Comte, père de la philosophie positiviste. SS est important dans ce que vont en faire les héritiers.
Il meurt en 1825, peu connu, mais sa fortune au sens intellectuelle sera préservée par ses élèves, les
Saint-simoniens, qui forment une école qui va avoir de grandes influences sur les idées philo mais
surtout politiques chez les socialistes et chez les libéraux.
Charles Fourier
Il meurt 1837 et à partir de 1818 il commence à écrire ses textes. Il va plus loin dans la dénonciation
car il dénonce la société industrielle ; pour lui, elle est injuste pcq elle repose sur la confiscation
d’une partie de la richesse par ceux qu’il appelle des « vautours » ou des « sangsues ». il pense aussi
au progrès qui permettrait d’achever. Il fait de Newton son héros. Son idée est que la science doit
appliquer ses principes à l’organisation sociale, sur l’attraction passionnée. La science repose sur
l’idée que par une compréhension rationnelle, on peut classer le monde. Il classe la société en 810
catégories de passions humaines dont 1620 caractères, représentant toutes les possibilités de
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l’humanité. Il devrait organiser des phalanges, qui deviendraient la société idéale, qu’il appelle un
phalanstère. Dans ces phalanstères, la vie serait communautaire. Chaque personne travaille selon ses
passions, affinités. Le travail doit être organisé selon les capacités du monde. Le travail à chacun ses
capacités. Le revenu est réparti selon son travail. Il fait aussi une critique très forte du commerce. Il
veut des sociétés autarciques par les phalanstères, avec l’idée que le travail doit devenir attrayant,
les activités doivent être diversifiées. Le travail ne doit pas représenter plus du ¼ du temps. Fourier, a
sur les questions du rapport du couple et des femmes dans les sociétés, des avis novateurs. Par
exemple, il est le 1er promoteur de la notion de crèche pour permettre à la femme de vivre
socialement. Plus fondamentalement, il estime que les progrès sociaux doivent être modérés, pr
l’émancipation de la femme. Il s’en prend au mariage, il estime que l’amour libre y compris physique
participe au développement de l’individu et ne doit pas être limité par le mariage
Robert Owen
RU. Né en 1771. Il y a une différence car il n’est pas un théoricien, il est un industriel, un patron du
textile dans une des régions les plus pauvres de l’Angleterre et il met au point un projet de réformes
sociales dans son usine. Il refuse le travail de l’enfant, améliore les conditions de ses ouvriers. Tout
ceci aboutit à un grand succès. C’est un avantage de travailler dans ses usines. En 1812, il propose un
plan généralisé de réformes sociales avec un point particulier sur l’éducation gratuite pour tous :
principe des « 3 8 ». Il part aux USA, fonde la société de New Harmony retourne en Angleterre et
s’investit dans la propagande moral. Il faut changer l’esprit des individus dans un contexte de
progrès. Il imagine un avenir où la propriété privée est abolie – Le nouveau monde moral, 1844.
B- Néojacobins et babouvistes
Filippo Buonarroti et la mémoire de Babeuf
Ce sont les partisans de Gracchus Babeuf. Il prend parti pour la Montagne mais critique la terreur ce
qui lui vaut d’être arrêté. Il fonde le tribun du peuple et un club révolutionnaire sur son modèle. Il
s’enfuit en 1796, entre dans la clandestinité et fonde une société secrète qui prépare la « Conjuration
des égaux ». Il faut continuer la révolution pour continuer le progrès et aboutir à la collectivisation
des terres et ensemble des moyens de productions, conçues comme le moyen d’obtenir la parfaite
égalité, elle même condition de la construction du bonheur commun. Ses idées, une fois guillotiné,
ne sont pas retenues. Membre du directoire secret, italien, Filippo Buonarroti publie un ouvrage qui
a une très forte influence et va être l’histoire de la conjuration des égaux, grande influence sur les
républicains français. Importance grandissante pour la question sociale dans le programme
républicain. Au cœur de sa réflexion, c’est le principe de l’égalité. La RF a posé le principe de l’égalité
en droit, l’égalité en fait doit être la continuité logique mais pour cela, la forme politique est 1 ère. On
ne va pas construire une société cheloue mais on va faire une nouvelle révolution pr achever la
révolution et l’Etat révolutionné prendra en charge la question sociale. Il faut instaurer une
République sociale qui assure la redistribution égalitaire des biens et qui s’oppose au monopole de la
propriété privée. Ce sont des gros révolutionnaires. Il faut donc revenir à un mvt né dans la RF et la
finir qu’en faisant la parfaite égalité entre les hommes.
L’héritage de la Révolution française et la question sociale
En France, la révolution passionne tout le monde et donc penser la révolution n’est pas un travail
philo, ou historien sorti des combats politiques, mais fait partie intégrante de l’acte politique.
Les radicaux dès 1830, se retrouve sur les idées de la RF. Laponneraye lance en 1831, un cours public
gratuit pour les ouvriers qui est la 1 ère histoire de la RF qui fait l’éloge de Robespierre. C’est un vrai
radicalisme et néo-jacobinisme. Louis Blanc, Cabet, Leroux, Buchez écriront d’autres histoires de la
RF. Tout le monde se mettra à écrire une histoire avec l’idée majeure : la RF n’est pas achevée car
l’égalité n’est pas de mise. Il faut un nouvel acteur révolutionnaire. le Robespierrisme devient
important. La DDHC, présentée par Robespierre devient le texte fondamental de la société des droits