L’Europe au XIXe siècle 2 1
NOUVEAUX LANGAGES, NOUVEAUX MODELES : VERS UN RENOUVEAU ARTIS-
TIQUE ET SCIENTIFIQUE
I- Science, scientisme et réalisme
Le 19e siècle est le siècle de l’industrialisation. Pr la 1 ère fois on établit un système qui repose sur un
besoin d’une croissance permanente. L’arrêt de la croissance apparaît comme une catastrophe, fac-
teur de chômage massif mais cette conception aboutit à mettre au cœur de la pensée des hommes,
le concept de progrès. La 1 ère particularité de cette société née au 19 e siècle, bourgeoise, industrielle,
c’est que c’est une société de spécialisation. Le 19e siècle voit disparaître le modèle intellectuel de
l’honnête homme (Léonard de Vinci) au profit du modèle du savant. C’est bien lié au fait qu’elle re-
pose sur une spécialisation du travail et le développement des savoirs passe par cette spécialisation.
C’est pr cela, que dans la 2 e moitié, l’université se réorganise en spécialités disciplinaires. Les grandes
écoles scientifiques voient le jour, comme l’Ecole Polytechnique (importance des SS), les agrégations
pour l’enseignement secondaire sanctuarise la notion du savoir. L’agrégation est organisée en 1908,
philosophie en 1828, apparition des disciplines autour des revues savantes dans les années 1870, La
Revue historique. Qui va incarner le plus fortement cet esprit scientiste : Auguste COMTE, père de la
philosophie positiviste, croyance absolue dans la notion de progrès. L’esprit scientifique représente
un nvl état de la connaissance humaine après l’état théologique (le monde par Dieu), l’état philo (âge
des Lumières, philo qui prétendait expliquer le monde). La science permet l’achèvement de la
connaissance humaine pour arriver à déchiffrer le monde. C’est un rejet de tout ce qui est philo abs -
traite et la certitude pour compte que la seule connaissance valable est celle qui repose sur l’expé-
rience. Ce raisonnement s’applique à l’organisation de la société, selon des lois scientifiques l’hu-
manité doit se débarrasser des théologies, religions révélées pour placer une nouvelle religion.
A- La religion scientifique
La science devient religieuse. Le culte de la science dans la république se retrouve dans le culte des
grands hommes de la Répu. En France, c’est Pasteur qui symbolise la science – 1885 : 1er vaccin. Il est
le pendant d’un autre homme de la résistance répu : Victor Hugo.
Le rationalisme doit se substituer au romantisme. Idée d’une société qui repose sur le savoir, por-
teuse de progrès et donc de la condition humaine. La dynamo est inventée par Wilde, Edison (améri -
cain) devient le symbole de ces nouveaux savants : télégraphique électrique (1866), ampoule (1879),
photographe. Rayon X (1895), Gottlieb Daimler : machine à explosion. Le moteur à explosion (1896).
Les Frères Lumière : cinéma en 1895. La rotative permet un nvl accès à l’imprimerie. On pourrait citer
de nbses inventions dans la chimie, textile, métallurgie : on vit pour les hommes : début de l’entrée
de l’humanité dans une ère de bonheur.
Un savant allemand, Von Linné, est le 1 er à penser – culte du classement – à classer tous les êtres vi-
vants en race et espèces : taxinomie. Lamarck développe des conceptions transformistes (espèces
sont voués à la transformation) mais c’est en 1859, Darwin De l’origine des espèces – transformation
à partir d’un ancêtre commun des espèces par sélection naturelle.
Tout ceci nourrit aussi un culte des origines : trouver les origines de l’homme expéditions de dé-
couverte.
Le savant est le grand homme intellectuel, politique, militaire. Tout ceci se fait par la réussite par le
mérite et permet l’émergence d’une catégorie humaine : l’intellectuel qui a qqchose à dire sur la so-
ciété car sa culture lui donne une autorité pour parler à la société.
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Le savoir devient une valeur morale qui doit se faire voir et se faire entendre dans l’espace public,
tout ça aboutissant à une utopie scientiste qui est la croyance absolue dans les possibilités infinies de
la science et ses applications dans la vie quotidienne humaine.
B- Naturalisme et réalisme
Les méthodes de la science sont utilisées pour étudier la société, pour la contrôler. C’est ainsi qu’est
inventée la sociologie moderne. Exemple de l’enquête socio de Villermé de 1840 sur les ouvriers du
textile. Ce gout pour l’enquête scientifique a des csq dans la littérature. Le roman du 19 e siècle qui est
d’abord romantique, porteur du culte du passé, se modèle sur les textes de Walter Scott. Ils nous
proposent un moyen de lecture, de décryptage de la société en nous expliquant la vie des bas-fonds,
description de l’ensemble de la société, catégorisée selon son niveau de vie : Honoré de Balzac, prin-
cipe constitutif de la somme de ses romans ; La Comédie Humaine – personnages types qui sont des
modèles sociaux. Par exemple, paysan avare, l’arriviste qui réussit, qui échoue, etc. la somme de ses
modèles sociaux nous permet de comprendre le monde. Les Misérables, Victor Hugo.
Passage d’un courant romantique naturalisme. C’est un mvt littéraire international de la fin du 19 e
dont le modèle est Emile Zola, qui nous propose une description « scientifique ». ce sont des ro-
manes « expérimentaux », un roman qui doit nous montrer la société telle qu’elle est. Pas de tabou :
prostitution, misère, alcoolisme, etc. Maupassant, Huysmans, Thomas Mann 1901 : Les Budden-
brook.
Le réalisme (1840-1850) est une période où les arts sont réalistes. Les arts et littérature de plus en
plus requis pour représenter un monde nouveau où les artistes se reconnaissent très peu. Le réa-
lisme devient rapidement un dogme qui s’oppose à celui de la culture – norme du gout fixé par
l’Etat : Académie. L’Académie, née de l’absolutisme, l’Etat a le monopole de la demande artistique et
c’est lui qui fixe la norme du gout, sanctifiée à partir du moment où l’œuvre d’art permet à l’artiste
de vivre. Elles (que l’Académie reconnaît) reposent sur un ordre stricte : peinture religieuse > mytho-
logique > historique. Pour l’Académie – c’est le réel > idéal, parfait dans le prolongement de la Re -
naissance où là aussi il y avait eu remise en cause. Il y a une tradition du nu qui vient de l’Antiquité. Il
est accepté s’il est mythologique. Ce réalisme se présente dans le tableau de Courbet, Un enterre-
ment à Ornans (1850). Il renvoie à un élément révolutionnaire car il nous montre une scène dans le
village natal de Courbet dans le format religieux. Une peinture de ce genre casse les ordres de l’Aca-
démie. On est dans la représentation de la vie quotidienne, enterrement. 27 personnages tous identi-
fiables. Il n’y a pas d’idéalisation des personnages mais par delà le laid représenté, le chien qui ne
semble pas symboliser la fidélité comme traditionnellement. On a bien là, une peinture avec l’idée
d’une communauté soudée dans le chagrin, tableau qui va être refusé en 1855 à l’Exposition Univer-
selle. Il aura l’idée de financer avec un propre pavillon dans lequel il pourra accueillir des peintres re -
fusés par l’Académie – Salon des refusés : 40 peintures refusées dans ce salon. L’objectif est de créer
de nouvelles matières scientifiques. Le réalisme de Courbet joue un rôle particulièrement important.
Peintres comme Corot, Millet, Fantin-Latour. C’est bien par la peinture, l’esthétique et donc para -
doxe pour ce courant car il tourne le dos à l’esthétique – c’est une esthétique alternative et qui ré -
affirme le primat esthétique. Le beau est dans la peinture du réel, d’abord la libération de l’artiste du
carcan académique.
C- Le choc « Olympia »
1863, Le Salon des refusés a lieu et c’est là que l’on retrouve la modernité artistique. Parmi les
peintres, Manet propose 2 tableaux : le Déjeuner sur l’Herbe mais surtout Olympia prévu pour le sa-
lon mais exposé ailleurs.
Manet >< La naissance de Vénus de Cabanel : même sujet